Alors que le Pape s'apprête à consacrer la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie, comme l'avait évoqué la Vierge Marie devant les petits bergers de Fatima, il est légitime de s'interroger. Le 13 juillet 1917, l’apparition aurait prophétisé "une nuit illuminée par une lumière inconnue" annonciatrice de la punition du monde par Dieu "par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père". Pour empêcher ces calamités et assurer au monde "un certain temps de paix", la Vierge aurait demandé "la consécration de la Russie à [son] cœur immaculé" ainsi qu’une "communion réparatrice" chaque premiers samedis du mois.
La préface du cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi à l’époque, de 2011 au sujet des "Normes procédurales pour le discernement des apparitions ou révélations présumées" rappelle que l’Église ne reconnaît que "l’événement Jésus-Christ" comme "sommet de la Révélation". Il rappelle les paroles de saint Jean de la Croix : "Celui qui voudrait maintenant interroger le Seigneur et lui demander des visions ou révélations, non seulement ferait une folie, mais il ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ et en cherchant autre chose ou quelque nouveauté".
Révélations publiques et révélations privées
Le Synode sur la Parole de Dieu, en 2008, avait été l’occasion d’aborder cette "problématique des expériences liées aux phénomènes surnaturels dans la vie et la mission de l’Église". Dans son exhortation Verbum Domini, Benoît XVI précisait qu’aucune "révélation publique" ne peut être reconnue comme licite par l’Église, mais qu’une "révélation privée" peut susciter "de nouvelles formes de piété" et avoir "un certain caractère prophétique". "C’est une aide, qui nous est offerte, mais il n’est pas obligatoire de s’en servir", précisait le pape allemand, connu pour son attachement au lien entre la foi et la raison.