Antoine, 31 ans, célibataire, est consultant en stratégie dans une société de renom. Ses sœurs cadettes le surnomment « Golden boy » et il faut dire que l’image lui colle assez bien : en costume cravate impeccable, connecté constamment via des appareils dernier cri, il affiche une assurance qui impressionne ses clients, mais qui peut parfois beaucoup blesser ses collègues. « J’ai toujours été du style premier de la classe, celui qui aime montrer aux autres qu’il est le meilleur… C’est un peu ma seconde nature. J’ai besoin d’entrer en compétition avec mes collaborateurs, un peu par sport, mais aussi par envie d’écraser », confie-t-il à Aleteia. Il ajoute qu’il a « toujours associé la notion d’humilité à la naïveté, chez ceux qui se laissent mener par le bout du nez et qui passent finalement complètement inaperçus ».
Mais un jour, cette vision d’Antoine a été remise en question par Hortense, une amie d’enfance qui a toujours beaucoup compté pour lui. Un jour ils se sont retrouvés tous les deux à un vernissage. Hortense a observé le comportement d’Antoine envers certains de ses collègues aussi présents. Mal à l’aise, elle n’a pas aimé la façon dont Antoine leur parlait. Elle a fini par lui souffler à l’oreille qu’elle le trouvait arrogant et qu’il aurait intérêt à pratiquer davantage l’humilité.
L’histoire du bambou
« Je n’ai pas du tout aimé sa remarque. En même temps, je n’arrivais pas à l’oublier. Pour le coup, j’ai appelé un soir Hortense pour lui demander ce qu’elle avait voulu dire. Elle m’a alors parlé de l’humilité, cette vertu qu’on peut comparer à un bambou : d’apparence fragile et ne faisant d’ombre à personne, elle est souple et grandit vite, en apportant de l’oxygène autour d’elle. Une personne humble veut toujours s’améliorer et s’élever vers le haut. Et c’est grâce à cette attitude qu’elle inspire les autres. Capable de se remettre en question, elle n’a pas besoin d’écraser les autres pour exister », m’a-t-elle expliquée.
Antoine comprend à ce moment-là qu’être humble, c’est aimer la vérité plus que soi. « Grâce à cette conversation avec ma meilleure amie, j’ai eu un petit flash. Certaines choses de l’enfance, comme l’attitude d’humilité de ma mère, sont revenues à la surface. J’ai lu quelques textes spirituels sur cette vertu. J’ai été finalement heureux de découvrir un nouveau champ de possibilité de s’améliorer dans mon travail et envers mes collègues. Et c’est encore Hortense qui m’a suggéré en de faire l’effort de l’humilité pendant ce carême. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? »
« Pour le moment, ça se passe plutôt bien, reprend-il, même si parfois ma nature revient au galop. Mais une chose est sûre : je suis heureux de le faire, j’ai l’impression d’être reconnecté à ma vie spirituelle et d’être plus fort intérieurement. Paradoxal, non ? », conclut-il.