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Éducation : les deux écueils à éviter avec de jeunes enfants

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Caroline Moulinet - publié le 04/02/22
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Entre vieille école et nouvelles méthodes d'éducation, les parents sont invités à trouver le juste équilibre pour corriger... avec amour.

Les neurosciences ont fait des progrès immenses ces dernières années et il est maintenant reconnu que le cerveau d'un enfant est loin d’être mature. Ceci provoque facilement opposition, pleurs ou crise de rage. Et il n’est pas simple pour des parents de jeunes enfants âgés de 1 à 5 ans de naviguer et mener la barque du quotidien sans trop de vagues.

Heureusement, de précieux ouvrages tels que J’ai tout essayé d’Isabelle Filliozat (JCLattès) ou Guide de survie à l’usage des parents de Véronique Lemoine-Cordier (Quasar) regorgent d’exemples du quotidien pour aider les parents à s’ajuster aux règles nécessaires et aux besoins normaux de leur enfant. Chaque jour, les parents ont à marcher sur un étroit chemin, en évitant deux écueils.

Premièrement, la vieille école place les parents en position de force, tel un dominant. Recours aux fessées, punitions ou menaces, l’enfant respecte le contrat motivé par la peur de la sanction. Personne n’a tellement envie d’utiliser ces techniques, elles sont en général le fruit de la fatigue, de la colère, de la frustration ou de l’exaspération. Les enfants ont besoin de constance, sans brutalité. Isabelle Filliozat explique par exemple dans son ouvrage comment la crainte activée à répétition étant enfant est susceptible d’être source d’anxiété à l’âge adulte. Elle partage également comment le rejet (elle prend l’exemple de la phrase suivante "Je ne suis pas la maman d’un garçon qui se comporte comme ça !") met le cerveau en situation de détresse. Les décisions parentales prises avec pour motivation le Bien, avec pour but premier d’aider l’enfant à apprendre, à grandir de façon équilibrée, portent davantage de fruits.

Deuxièmement, la nouvelle école place les parents dans le respect absolu des besoins de leur enfant. En effet, son cerveau n’étant pas mature, sa crise de rage est compréhensible, il est donc difficile de ne pas céder. Isabelle Filliozat poursuit "Tout pardonner n’éduque pas. Effacer les conséquences empêche l’enfant d’apprendre". Les parents faisant face à des situations de colère ou de rage de leur enfant aimeraient tenir le gouvernail, mais se font parfois emporter par la fatigue encore, la lassitude aussi, le découragement. Il n’est pas facile de rejoindre un enfant dans le désarroi de ses émotions, surtout après une journée dense, intense, remplies de difficultés professionnelles ou familiales.

L’art de l’éducation relève de ce juste équilibre où les parents sont invités à être solides pour donner beaucoup de tendresse et corriger avec amour un petit être dont le cerveau n’est pas encore mature, mais pourtant destiné au Bien. Il faudra du temps et beaucoup de patience pour que la maturité des enfants se développe, à l’image de Jésus qui "grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes." (Lc, 2-52). Les parents peuvent avoir confiance, eux aussi sont des enfants de Dieu, eux aussi sont en chemin et progressent, grandissent chaque jour dans leur rôle d’éducateur. Quoi de plus rassurant que de penser que leur humilité restera une étoile quand parfois le quotidien se fera nuit, pour qu’ensemble, grands et petits, marchent vers la lumière du Seigneur.

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