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Inde : une école catholique attaquée, la police n’intervient pas

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Agnès Pinard Legry - publié le 07/12/21
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Des militants hindous ont vandalisé, le 6 décembre, une école catholique dans l’État du Madhya Pradesh, dans le centre de l’Inde. L’école avait pourtant averti la police d’une éventuelle attaque.

Nouvel épisode de violence en Inde. Des militants hindous ont vandalisé une école catholique située Ganj Basoda, une ville de l’État du Madhya Pradesh (centre de l’Inde), rapporte UCA News. Une foule de près de 500 militants hindous armés de pierres et de barres de fer a forcé l’ouverture de la porte principale de l’école Saint-Joseph, le 6 décembre, avant de jeter des pierres afin de briser l’une des vitres de l’établissement qui compte au total 1.500 élèves.

Les dégâts estimés à 30.000 euros

Une fois dans le bâtiment, ils ont levé les mains et scandé des slogans à la gloire de dieux hindous. Ils ont ensuite pénétré dans une salle où un examen avait lieu. "Ils jetaient des pierres dans la salle d’examen donc nous avons évacué les élèves et les enseignants vers d’autres salles de classe", a témoigné frère Antony Pynumkal, le directeur de l’école. Les militants ont également accusé l’école d’avoir converti huit élèves au christianisme.

Alors que les dégâts sont estimés à deux millions de roupies (près de 30.000 euros), frère Antony Pynumkal regrette qu’aucun fonctionnaire de police n’ait pris au sérieux ces menaces dont ils étaient pourtant au courant. "L’attaque aurait pu être évitée si la police et l’administration du district avaient pris notre plainte au sérieux", a-t-il dénoncé. Le 5 décembre, la direction de l’école avait en effet informé la police locale qu’ils avaient un besoin urgent d’une protection policière après qu’un groupe d’extrémistes hindous a ouvertement déclaré qu’ils prendraient pour cible cette école le lendemain à midi.

Il y a une volonté globale de cibler la communauté chrétienne et discréditer leurs services caritatifs, y compris dans le domaine de l’éducation.

"J’avais vu leurs accusations [au sujet des conversions], j’ai donc dit à la police que ce n’était pas vrai", raconte encore frère Antony Pynumkal. "Je leur ai également demandé de produire des preuves pour démontrer ces accusations mais en vain."

Le père Maria Stephen, responsable de la commutation de l’Église catholique du Madhya Pradesh, a condamné l’attaque. "Cela fait partie d’une volonté globale de cibler la communauté chrétienne et discréditer leurs services caritatifs, y compris dans le domaine de l’éducation", a-t-il expliqué. Le Madhya Pradesh fait partie des États indiens où les chrétiens sont régulièrement ciblés par des attaques de groupes hindous extrémistes. Dans cet État, les chrétiens représentent moins de 1% des habitants.

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