Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
À la fin du XVIe siècle, des rumeurs inquiétantes se propagent à Rome. On murmure par-ci par-là que le pape Clément VIII s’apprête à commettre l’impensable. Le saint pontife, représentant du Christ sur terre, guide et pilier du catholicisme, s’apprêterait à boire du café ? Absurde !
Ce sont les musulmans et les infidèles qui consomment cette boisson venue du Yémen. Plus noir qu’une nuit sans lune et amère, on dit que Satan lui-même le leur à offert. Ceci pour les consoler de ne pas pouvoir boire de vin, boisson emblématique du sang du Christ.
Pourtant, quelques années auparavant, même parmi les musulmans, le café est cause de persécution. Comme il n’est pas cité dans le Coran, il est considéré comme un aliment interdit. Coïncidence étonnante entre les fidèles de l’islam et de la chrétienté. Mais cette diabolisation officielle n’empêche pourtant pas la propagation de la "boisson du diable".
C’est à cette même époque qu’ouvrent les kahvehane, les premiers cafés. Interdits ou non, ils deviennent des lieux de partage en Orient. On y discute de littérature, écoute des poètes et joue à des jeux de société. Les amateurs de cafés sont souvent des esprits cultivés et amateurs d'art. Mais ils sont mal vu par les autorités religieuses, et parfois même, persécutés. Il faut attendre le règne du sultan Mehmed IV (1642-1693) pour la légalisation officielle des kahvehane en 1656. Ce sont ses ambassadeurs qui feront découvrir le café à la noblesse européenne.
Étonnamment, la dédiabolisation du café a lieu plus de 50 ans plus tôt en Occident. À la toute fin du XVIe siècle, le pape Clément VIII décide de porter lui-même un jugement sur la "boisson du diable". Du point de vue des chrétiens, le café est une boisson exclusivement consommée par les musulmans.
Mais malgré sa stigmatisation et sa prétendue origine diabolique, le pontife décide de tout de même de le goûter. À la grande surprise de tous, le pape rit après l’expérience avant de déclarer :
Depuis ce jour, les chrétiens ont la permission de déguster la fameuse "boisson du diable". Elle se propage rapidement en Europe dans les siècles qui suivent et se popularise dans tous les milieux. Les contemporains et amateurs de nuit blanche sont sans aucun doute bien reconnaissants.