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Né à Lyon dans une famille modeste et athée, Florian n’a jamais baigné dans la religion. "La dernière fois que j'ai mis les pieds dans une église, j'avais 12 ans", se rappelle-t-il. "On ne parlait jamais de spiritualité chez moi. L’idée d’un monde invisible était inexistante", raconte-t-il.
Scientifique dans l’âme, Florian s’oriente très rapidement vers une classe préparatoire à Lyon avant d’intégrer les Mines de Paris. C’est là-bas que la question de Dieu apparaît, grâce à la rencontre avec un groupe de jeunes catholiques actifs au sein de l’école. Avec le recul, Florian voit d’ailleurs dans ses choix professionnels les racines d’un désir profond de comprendre ce qui l’entoure. "La religion catholique est une religion du concret, de la manifestation. On croit en ce qui est devenu visible. Dieu s’est incarné et les hommes ont pu le toucher." Un aspect de la foi chrétienne qui le touche particulièrement et parle à son esprit scientifique.
Si la question de Dieu apparaît discrètement en toile de fond, les plaisirs que lui offrent les soirées étudiantes étouffent rapidement ces questionnements spirituels. L’alcool, les filles et l’ambition sont alors les trois piliers de sa vie et rien ne semble, à cette époque, pouvoir lui apporter davantage de plaisir. "Je vivais une vie totalement déraisonnable, poussée à l’extrême. La vie n’avait aucun sens pour moi. J’avais donc décidé de jouir de tous les plaisirs tout en étant dans le contrôle. Il fallait construire une carrière basée sur l’argent et le pouvoir".
Une fois son diplôme en poche, Florian est engagé dans une grande entreprise travaillant dans le pétrole à Moscou. Là-bas les questionnements continuent mais les merveilles que lui offrent cette nouvelle vie à la russe éloignent toujours plus les germes d’un changement radical. Clubs de strip-tease, vodka à foison… Cette vie à l’étranger, loin de ses attaches, est l’occasion d’assouvir les plaisirs terrestres, "de profiter" comme il dit ! Côté professionnel, sa soif d’ambition se manifeste plus concrètement lorsqu’il intègre le club très fermé des francs-maçons de Moscou. "J’ai découvert une petite annonce. La loge indiquait rechercher des membres. J’ai tout de suite été attiré par le côté secret, mystérieux. J’imagineais que j’allais rencontrer des gens de pouvoir", se souvient-il. Après deux entretiens, qu’il réussit haut la main, Florian passe le rituel de l’initiation et intègre officiellement la franc-maçonnerie.
C’est finalement sa rencontre fortuite avec les reliques d’un saint qui vont l’amener, tout doucement, à cheminer vers le Christ. "En Russie, le christianisme est très présent visuellement. On n’y échappe pas, que ce soit à travers les grandes manifestations de piété ou les petites icônes placées dans les voitures", se souvient-il. Un jour, alors qu’il passe devant la cathédrale Christ-Saint-Sauveur de Moscou, il découvre des cars entiers de pèlerins qui stationnent devant le sanctuaire pour venir vénérer les reliques de saint Nicolas de Myre. Une vision saisissante qui le remue intérieurement : "Tous ces cars, c’était hallucinant. Je trouvais cela incroyable ! Je me demandais qu’est-ce que ces ossements avaient de plus pour attirer autant de gens."
"Ce soir-là, j’ai découvert le christianisme"
Ces interrogations vont vite trouver des réponses grâce à un ami orthodoxe de Moscou. Lui-même éloigné de la foi pendant longtemps, Dieu a repris une place centrale dans sa vie suite à un voyage sur le Mont Athos. C’est lors d’un dîner que Florian découvre les premiers gestes de piété qui le laissent émerveillé : "Avant le dîner, il m’a demandé si l’on pouvait prier. Il a alors récité le bénédicité en slavon. C’était la première fois que je voyais ça et j’ai senti une vraie ferveur de sa part", se souvient-il. Le soir même, les conversations s’animent autour de la religion. Son ami lui parle de l’histoire de l'Église, de la différence entre les catholiques et les orthodoxes… "Ce soir-là, j’ai découvert le christianisme", se rappelle-t-il ému. Les semaines qui suivent, le chemin de Florian s’intensifie. Le jeune cadre part à la découverte de nombreuses églises orthodoxes. Sa soif d’apprendre (et de comprendre !) est véritablement enclenchée et son ami, tel un guide spirituel, ouvre ses yeux aux merveilles de la foi et des rituels. "Il m’a fait visiter un monastère où il m’a présenté le sens d’une église, des icônes, des reliques…. Cela m’intéressait beaucoup !".
Après deux ans passées à Moscou, Florian est de retour à Paris, mais son désir d’apprendre ne tarie pas. Il achète alors le Génie du christianisme de Chateaubriand qui le laisse ébloui : "Ce livre a réenchanté ma vie !". S’ensuit la lecture des Évangiles qui le bouleversent. "Au début, j’étais un peu mal à l’aise avec les miracles. Mais les paraboles m’ont énormément touchées. Le message du Christ est simple et en même temps d’une si grande profondeur". Ému aux larmes en lisant la parabole du fils prodigue dans le calme de sa chambre, il ressent pour la première fois la présence du Christ. "J’ai eu l’impression que le Christ avait toujours été là. J’ai ressenti, physiquement, une chaleur dans le cœur et un amour pur que je n’avais jamais connu", se rappelle-t-il.
"Je suis retourné à la messe tous les dimanches par la suite, je ne pouvais plus m’en passer !"
Après cette expérience incroyable, Florian appelle un ami catholique de l’école des Mines et lui demande de l’emmener à la messe tout en lui confiant, dans un élan, "je crois que j’ai la foi !". Ils prennent tous les deux le chemin de l’église Notre-Dame du Travail (XIVe arr.). Florian découvre un monde nouveau et se laisse bercer par la beauté des chants et surtout l’homélie du prêtre. Comme tous les nouveaux convertis, cette rencontre, quasi amoureuse avec le Christ, embrase son cœur. "Je suis retourné à la messe tous les dimanches par la suite, je ne pouvais plus m’en passer !" Transformé de l’intérieur, Florian remet tout en question. La soif d’ambition qui l’animait autrefois commence à s’éloigner à tel point que sa période d’essai en tant que consultant en stratégie à la Défense est rompue en raison de son manque de motivation. Conseillé par des amis, il s’inscrit à Philantropos où il étudie l’anthropologie chrétienne pendant un an. "Cette formation a complété mon expérience sensible avec le Christ. S’il a touché mon coeur, il n’avait pas encore touché mon intelligence. Cette année de formation a été éblouissante."
Quelques mois plus tard, il demande le baptême et effectue, dans la foulée, son catéchuménat. Il est baptisé le 21 avril 2019 par triple immersion par le père Buttet à l’église Saint-Paul de Fribourg en Suisse. L’aboutissement d’un long chemin de foi mais surtout le début d’une vie nouvelle dans le Christ. "J’ai été sur un nuage pendant un mois. Je vivais un bonheur immense !", se souvient-il. Une joie partagée par ses parents qui, sceptiques au début, ont finalement été touchés par la joie resplendissante de leur fils.
Aujourd’hui, Florian a laissé derrière lui ses vieux démons et fait confiance à la Providence. "Je me laisse guider par l’Esprit saint". Sa soif de pouvoir et d’argent a finalement été remplacée par des ambitions plus saines, basées sur de belles valeurs humaines. Ses motivations sont désormais passées au crible de l'Évangile. Aujourd’hui, il a repris des études de sociologie et rêve d’exercer un métier qui a du sens. Rien n’est encore arrêté mais il sait désormais que sa vie sera pleinement vécue qu’en suivant les pas du Christ. La parabole du fils prodigue, qui l’a tant bouleversée, c’est un peu son histoire. Celle d’un garçon perdu qui n’avait pas de cadre intérieur, à qui on n'avait pas dit qu’il était profondément aimé. "Aujourd’hui je me sens beaucoup plus serein. La foi m’apporte beaucoup de joie car je sais que Dieu veille sur moi. L’espérance et la vie éternelle sont désormais une certitude dans mon cœur."