Le pape François doit annoncer ce lundi la canonisation le 13 octobre prochain de cinq nouveaux saints. Dulce Lopes Pontes, Giuseppina Vannini, Marie-Thérèse Chiramel Mankidyan, Marguerite Bays et le cardinal Newman vont donc être élevés à la gloire des autels pour être priés par les catholiques du monde entier. Ce dernier le doit à la reconnaissance d’un second miracle aux Etats-Unis. Sur ces cinq futurs canonisés, le plus célèbre est sans conteste le cardinal John Henry Newman (1801-1890). D’abord ordonné prêtre anglican, ce brillant intellectuel a rejoint le catholicisme en 1845. En le béatifiant au cours de son voyage au Royaume-Uni en 2010, Benoît XVI avait salué ”son intelligence fine et sa plume féconde” ainsi que “ses intuitions sur le rapport entre foi et raison, sur la place vitale de la religion révélée dans la société civilisée”. Premier bienheureux non-martyr britannique, le cardinal Newman peut désormais être canonisé grâce à la reconnaissance d’un second miracle attribué à son intercession. Comme pour deux saints récemment canonisés – Paul VI et Mgr Romero – il concerne la vie naissante.
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Si elle est encore anonyme, l’histoire de ce miracle est connue et s’est déroulée en 2013 aux Etats-Unis, dans la grande banlieue de Chicago. Enceinte de son quatrième enfant, une maman se voit prescrire par son médecin un suivi attentif jusqu’à la naissance du bébé. La grossesse de la quarantenaire est en effet à risque, en raison de son âge et de ses fausses couches précédentes. Les craintes du docteur sont avérées : un hématome sous-chorial, c’est-à-dire une poche de sang dans la poche entourant le fœtus, est détectée. Désormais ce n’est plus seulement la vigilance qui est prescrite, mais l’alitement jusqu’à l’accouchement. Sinon, une nouvelle fausse couche sera plus que probable.
“Cardinal Newman, arrêtez l’hémorragie!”
Mais les mères de familles nombreuses le savent bien : ce n’est pas parce qu’un enfant va bientôt naître qu’il ne faut pas s’occuper des autres. Difficile donc pour cette maman américaine de rester tout le temps allongée. Un matin, elle se lève pour préparer le petit-déjeuner de ses trois autres enfants. La catastrophe ne tarde pas. La mère se met à saigner, encore et encore. Elle s’enferme dans sa salle de bain et laisse jaillir un cri de son cœur : “Cardinal Newman, arrêtez l’hémorragie, je vous en prie !”
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, la maman est aussitôt exaucée. Son médecin l’examine peu après et n’en croit pas ses yeux. Ni la mère ni l’enfant n’ont de séquelles. Et après l’événement, la grossesse s’est poursuivie normalement, sans besoin pour la mère de rester allongée. Plusieurs médecins américains se sont penchés sur ce cas. “Nous n’avions jamais rien entendu de tel”, s’émerveille l’un d’entre eux. “J’ai pleuré en entendant son témoignage. Cela m’a serré le cœur, car je pouvais sentir une présence que je n’avais jamais ressentie avant”, témoigne-t-il.
Depuis ce miracle et la naissance du bébé, la famille a accueilli deux autres enfants. Ce ne sont donc pas moins de huit voix – six enfants et deux parents – qui s’uniront à celles des fidèles du monde entier le 13 octobre prochain pour célébrer le nouveau saint !