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Trois jolies métaphores de saint François de Sales pour parler de l’amour conjugal

HAPPY COUPLE
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Fr. Michael Rennier - publié le 29/01/19 - mis à jour le 14/12/21
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Saint François de Sales conseilla en son temps de nombreux couples. Pour parler d'amour conjugal, il utilisait trois métaphores qui illustrent de façon étonnante à la fois sa beauté et ses défis.

Grand théologien et prédicateur du début du XVIIe siècle, saint François de Sales rédigea notamment une Introduction à la vie dévote qui avait pour objet de proposer un chemin de sainteté et de vraie dévotion à la portée de chacun, indépendamment de sa condition sociale. D'une grande nouveauté pour l’époque, il eut très vite un écho retentissant. Sa doctrine très parlante traversa les époques et en fait, encore aujourd'hui, un ouvrage de référence. Un chapitre intitulé "Avis pour les gens mariés" y est notamment consacré à la vie conjugale, dont saint François parle de manière très concrète et imagée.

Saint François de Sales conçoit le mariage comme l’imbrication de deux cœurs qui forment une équipe qui gagne ensemble ou perd ensemble.

Prêtre puis évêque de Genève, François ne fut jamais marié, mais au contact de ses paroissiens, il en apprit beaucoup sur les besoins et les défis inhérents à la vie conjugale. Bien qu’il n’eût donc pas vécu cette expérience lui-même, ses conseils pour établir un mariage solide sont empreints d’une grande sagesse. Il parle du mariage comme d’une joie qui touche toutes les couches sociales, et comme l’un des chemins les plus sûrs pour trouver le bonheur. Pour décrire la vie de couple, il emploie nombreuses métaphores souvent plus parlantes que de grands concepts. Il conçoit le mariage comme l’imbrication de deux cœurs. La femme est une perle rare, le couple est soudé comme des os dans le corps humain, les corps des deux époux ne forment qu’une chair. Mari et femme forment une équipe qui gagne ensemble ou perd ensemble. Quand les époux oublient leur propre personne et vivent l’un pour l’autre, ils grandissent dans la joie, et chaque sacrifice d’amour devient une source de satisfaction.

Ne jamais considérer que les choses vont de soi

L’un des grands défis du mariage est de ne jamais considérer que les choses vont de soi. Saint François de Sales insiste sur le fait que les époux doivent se chérir l’un l’autre, tous les jours. Quand avez-vous regardé votre moitié pour la dernière fois en vous disant que c’était votre plus grand trésor ?

L’une des leçons de saint François de Sales est de prendre parfois le temps de se regarder l’un l’autre comme si c’était la première fois, et de se remémorer toutes les petites choses qui vous ont fait grandir ensemble au fil des ans.

L’une des leçons du saint est de prendre parfois le temps de se regarder l’un l’autre comme si c’était la première fois, et de se remémorer toutes les petites choses qui vous ont fait grandir ensemble au fil des ans. Le seul sentiment amoureux ne suffit pas à faire tenir un mariage. L’amour conjugal est un amour spécifique et sacrificiel. Cette personne est celle à qui je donne mon cœur. Cette femme est celle que je décide d’aimer même quand je ne suis pas d’humeur, quand nous sommes fâchés, quand nous sommes pris par nos obligations parentales et professionnelles.

Pour illustrer cet amour à la fois si fort et unique, François de Sales emploie notamment ces trois images :

1Deux planches bien collées

 

François de Sales utilise là une image issue de la menuiserie, pour parler de l’union indissoluble des cœurs. Si deux planches sont bien collées, elles ne peuvent se séparer, et la planche cassera avant le joint de colle. Quand deux personnes sont mariées, les âmes peuvent se séparer du corps, sans que le lien entre les époux ne soit dissous. Car le lien entre mari et femme est probablement l’un des plus forts qui soit, et dépasse même la mort. Saint François rappelle que ce lien est physique, bien sûr, mais aussi psychologique et affectif. L’époux est premier, et aucune autre relation, amitié ou obligation professionnelle ne doit prendre le pas dessus.

2Un cœur marqué du sceau de l’autre

 

"Des cachets étaient anciennement gravés sur les anneaux que l’on portait aux doigts. L’Église, par la main du prêtre, bénit l’anneau et le donnant premièrement à l’homme, témoigne qu’elle scelle et cachette son cœur par ce sacrement, afin que jamais plus ni le nom, ni l’amour d’aucune autre femme ne puisse entrer en celui-ci", nous explique saint François de Sales. (Il en va ensuite de même pour la femme.)

Le cachet sur l’anneau du mariage représente le sceau qui vient s’apposer sur le cœur des époux. Désormais, les cœurs des époux appartiennent l’un à l’autre. Pour sceller une lettre, on appose un tampon sur de la cire chaude jusqu’à ce que l’image du tampon soit prise dans la cire. Dans le mariage, il en va de même pour nos cœurs. Ils changent de forme pour être marqués du sceau de l’autre. Ce sceau est un symbole de la fidélité indissoluble dans le mariage.

3Deux cœurs qui grossissent

Saint François nous dit aussi que l’amour conjugal est renforcé par "la multiplication des âmes" qui viennent agrandir la famille. Les enfants sont un prolongement de l’amour que les époux se portent. Tous les couples ne peuvent pas avoir d’enfants, mais il n’est là pas uniquement question de fécondité biologique.

L’amour du couple peut se porter vers un enfant à adopter, vers ses neveux et nièces, ou même des enfants sans lien apparent. Il peut aussi s’exprimer par le service envers ceux qui en ont besoin. Quelle que soit la situation du couple, les époux peuvent faire grossir leurs cœurs en aimant les autres autour d’eux. Car l’amour conjugal est comme un réservoir qui rejaillit sur les autres, et le couple s’en trouve renforcé.

Le mariage est censé être doux, nous rappelle saint François. Il ne devient amer que si on ne l’entretient pas. Alors prenez parfois le temps de vous arrêter un moment, regardez-vous avec un regard neuf, renouvelez l’amour et l’affection que vous vous êtes promis le jour de votre mariage et dites-vous en vous-même "celui/celle-ci est mon/ma bien-aimé(e), le cœur de mon cœur".

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