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Le Dieu de Brigitte Bardot

BRIGITTE BARDOT

Brigitte Bardot pose, le 28 décembre 2005 à Nice, avec des chiots saisis par les douaniers des Alpes-Maritimes dans une camionnette hongroise.

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Miriam Diez Bosch - publié le 28/11/17
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Brigitte Bardot, la célèbre BB, l’icône de la « femme », l’artiste internationale, continue, encore aujourd’hui à 83 ans, son plus grand combat : protéger les animaux.Aleteia a posé des questions à Bardot et elle a parlé de son rapport avec Dieu, avec Marie, et de son engagement avec la protection de tous genres d’animaux. Selon elle, les humains se sont « déshumanisés ». Et les jeunes ? La plupart « anesthésiés ». Mais il y a encore de l’espoir.

Aleteia : L’amour et la défense des animaux sont quelque chose qui est en vous depuis toujours ?
Brigitte Bardot : Oui, je suis née avec, c’est dans mes gènes. J’ai beaucoup souffert dans mon enfance de ne pas avoir un animal. C’était pendant la Seconde Guerre mondiale et mes parents vivaient dans un appartement à Paris, nous avions déjà des difficultés à survivre alors pas d’animal.

Vous avez la nostalgie d’un monde où les animaux et les humains seraient plus proches ?
Oh oui j’en rêve… mais l’homme a toujours effrayé les animaux puisque pour lui, ils sont synonymes de mort.

Vous êtes une femme d’action. Vous voyez le monde tel qu’il est et vous voulez le changer. C’est possible sans la complicité des animaux ?
Je n’ai, hélas, pas le pouvoir de changer le monde mais celui de faire évoluer les mentalités. Trop de gens considèrent l’animal comme un objet de rentabilité ou de plaisir, or il faut leur faire comprendre qu’au même titre que nous les humains, les animaux ressentent encore plus intensément les douleurs, les joies, les désespoirs ou le bonheur. Leurs instincts sont extrêmement sensibles et développés.

Mais pourquoi doit-on le respect aux animaux ?
Les animaux ont été créés pour avoir leurs places dans notre monde. Ils font partie de cette chaîne écologique qui doit apporter un équilibre entre les espèces. Or, l’homme a détruit cette chaîne en massacrant les uns ce qui permet à d’autres de se développer, tout va de travers et leurs territoires ne sont plus respectés.

Quelles sont selon vous les valeurs que certains humains ont perdues ?
Les humains se sont déshumanisés, se sont multipliés de manière envahissante et inquiétante, ne respectant plus la nature, chassant les animaux pour s’approprier leurs territoires, polluant tout ce qui est pur et détruisant et dévastant tout sur leur passage. Voilà mon opinion sur cette humanité dont le fric est devenu la seule valeur.

Vous êtes une combinaison d’éthique et d’esthétique. Est-ce que vous pensez que la beauté et la justice peuvent sauver le monde ?

Hélas, la beauté se fait rare, la dégénérescence humaine est consternante de laideur, quant à la justice elle a fait le tour du monde et n’est jamais revenue.

La provocation est-elle nécessaire pour faire avancer les choses ?
À notre époque « oui ». Tout ce qui fait scandale fait écho. La bienséance ennuie, est démodée.

Dans l’imaginaire collective, vous êtes toujours « LA FEMME ». C’est lourd, c’est fascinant ou c’est une réalité avec laquelle vous vivez sereinement ?
Être encore aujourd’hui « la femme » est un bel hommage, mais je n’y pense pas, j’ai des préoccupations plus graves et plus importantes.

L’amour pour les animaux n’est pas quelque chose de provisoire, on le sait. Vous vous imaginez en lutte jusqu’à la fin de vos jours pour eux et avec eux ?
Oui j’irai jusqu’au bout de ma vie pour tenter encore et toujours d’obtenir ce que je n’ai pas encore obtenu et qui me mine : l’abolition des sacrifices halal et casher dans les abattoirs, l’abolition de l’hippophagie, de l’expérimentation, de la tauromachie, de la fourrure, des animaux sauvages dans les cirques. La fermeture des zoos au profit des parcs, etc.

Quel est votre avis sur les paroles du Pape autour de l’écologie : “Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles ?”
Merci au pape François d’avoir prononcé ces paroles si indispensables pour la survie de l’humanité. Je partage totalement son point de vue et j’espère n’être pas la seule. Mais à mon avis il est trop tard et le processus de fin d’un monde est enclenché.

Vous sentez en vous un désir ou une nécessité de spiritualité ?
Oui, je suis sous la protection de la « petite Vierge » à laquelle je voue une dévotion totale. Je lui ai construit une petit chapelle au milieu des pins sauvages de ma garrigue et je m’y ressource le plus souvent que je peux. Je m’adresse directement à Dieu ou à la petite Vierge sans jamais passer par les intermédiaires humains.

Un dernier mot pour les nouvelles générations. Que pourriez-vous leur faire partager ?
La plupart me semblent d’une autre planète. Anesthésiés et abrutis par leurs jeux vidéo violents, leurs musiques sauvages, leurs tenues négligées et leurs drogues dangereuses. Mais à ceux qui semblent encore normaux je demande de l’empathie, du respect, de l’amour pour la faiblesse des animaux qui nous apportent tant d’équilibre tant de reconnaissance, tant de fidélité. Si je les ai choisis c’est qu’ils ne m’ont jamais déçue.

Propos recueillis par Miriam Diez Bosch.


DOG
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