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Qu’est-ce qu’un ermitage ?

MONTSERRA HERMITAGE

Ermitage de Saint-Jean, Barcelone, Espagne.

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Sabine de Rozières - publié le 20/10/17 - mis à jour le 21/05/24
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Rien qu’à l’entendre, ce mot évoque l’intériorité et l’éloignement. Et c’est bien ce pour quoi il fut créé, à la recherche du silence, en quête de transcendance.

Qu’il soit creusé à même le rocher ou reculé au fin fond des bois ou du désert, l’ermitage intrigue l’homme post-moderne. Celui qui ne sait plus faire silence pour se retrouver face à lui-même et à son Créateur aura du mal à vivre, ne serait-ce que quelques heures, dans un lieu aussi dépouillé. L’étymologie grecque est bien claire : ermites qui signifie "retiré au désert".

De l’eau. Le reste est accessoire.

Aucun style architectural ne définit l’ermitage mais c’est davantage par sa position géographique qu’il se caractérise. L’abbé Emeric de Rozières, curé de Saint-Emilion près de Bordeaux, nous explique qu’il était simplement nécessaire à l’ermitage d’être proche d’une source d’eau, rien de plus, le reste est secondaire. Sur sa paroisse existe l’ermitage de Saint-Emilion qui date du VIIIe siècle et se situe sous la chapelle de la Trinité. Deux fois par an, une messe y est célébrée pour la vie. La tradition veut que les femmes infertiles s’asseyent sur le fauteuil du saint qui est niché dans l’ermitage, et au cours de l’année elles seront enceintes.

Un ermite contemporain

Lorsqu’il était archevêque de Conakry en Guinée, le cardinal Robert Sarah (actuel préfet de la congrégation pour le Culte Divin et la discipline des Sacrements à Rome), voyant la charge épiscopale très lourde, partait tous les mois passer trois jours dans un ermitage, se nourrissant uniquement de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie, sans pain ni eau. Mais pas besoin d’aller au bout du monde renchérit l’abbé, car il existe de très nombreux ermites dans Paris même, sans compter les sœurs de Bethléem qui vivent en partie selon les statuts de l’Ordre cartusien (saint Bruno).

Les grandes figures de l’érémitisme

Le bienheureux frère Charles de Foucauld avait choisi Beni-Abbès dans le sud algérien pour établir son ermitage au début du XXe siècle et Saint Bruno, fondateur des Chartreux, s’était installé dans le désert de Chartreuse pour y vivre loin du monde. Mais le père des ermites reste Saint Antoine le Grand (pas celui de Padoue) qui fut le premier ermite chrétien au début du IVe siècle. Loin de tout et surtout loin des hommes, les anachorètes qui vivaient dans ces habitats retirés n’en étaient pas moins en proie au combat avec le démon, comme la vie de Saint Antoine le Grand peut en attester.

Quelques ermitages français :

En Normandie, dans le diocèse de Coutances, un des vestiges des ermitages français, celui de Saint-Gerbold à Gratot. Situé ici.

En Provence, l'ermitage Saint-Pierre, édifié au XIe siècle et tout fraîchement rénové se situe juste en dessous de l’abbaye de Montmajour, une merveille semi-troglodytique. Situé ici.

En Gironde, l’ermitage de Saint-Emilion et son « siège de fertilité » se visite via l’Office de Tourisme du Grand Saint-Emilionnais. Situé ici.

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