Dans l’Église tout a une symbolique, notamment en ce qui concerne la messe et les sacrements. Rien n’est choisi au hasard, des objets aux vêtements jusqu’aux couleurs liturgiques, en passant par toute la gestuelle et le rituel. Très souvent dans l’Église, les choses s’expliquent à travers des traits historiques et des usages en fonction des régions. Alors pourquoi les prêtres portent-ils une aube à la messe ?
Comme le rappelle le Missel romain de 2002 (Chap VI – 336) : “Le vêtement liturgique commun aux ministres ordonnés et institués, de tout degré, est l’aube, serrée autour des reins par le cordon, à moins qu’elle ne soit confectionnée de telle manière qu’elle puisse s’ajuster même sans cordon. On mettra un amict* avant de revêtir l’aube si celle-ci ne recouvre pas parfaitement l’habit commun autour du cou.”
D’où vient l’aube ?
“L’aube est un vêtement liturgique qui tient son nom de sa blancheur, alba signifiant blanc en latin nous rappelle l’abbé Denis Cuchet. Elle trouve son origine dans les vêtements très amples que portaient les notables Romains au début de l’ère chrétienne, de la même façon que les sénateurs de la Rome antique. À cette époque les prêtres n’avaient pas de signes extérieurs qui les distinguaient des autres hommes. C’est la raison pour laquelle ils ont commencé à revêtir ces vêtements de couleur blanche pour signifier la dignité du sacerdoce et de la fonction au moment de monter à l’autel, avant de revêtir la chasuble et les ornements.
La symbolique
“Ce vêtement revêtu par les prêtres pour les messes, et autres célébrations liturgiques, symbolise la pureté dont l’âme doit être revêtue pour entrer dans le Saint des saints”, évoque encore le père Cuchet. Le blanc avait un rapport direct avec l’Évangile qui évoque le festin des noces (Mt 22, 9 ). Cette robe signifie donc l’habit de noces, mais c’est aussi symboliquement la robe baptismale, l’habit de l’homme nouveau, ainsi que les habits portés par les saints et les anges : “Ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.” (Ap 7, 13-14 ). Le sens profond indique qu’il faut se revêtir de sainteté pour monter à l’autel.
À la sacristie
Dans le cérémonial de la sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses (Ed. Artège) : “À la sacristie, les vêtements du célébrant sont préalablement préparés, à plat sur le chasublier ou sur une table, afin que le prêtre ne se trouve pas obligé de revêtir les ornements sacrés en les cherchant dans les placards ou les tiroirs – comme il pourrait le faire pour endosser ses vêtements ordinaires – mais les prenne avec la cérémonie qui convient à ces signes visibles des fonctions auxquelles ils sont réservés (…) L’aube est déployée ensuite, à plat, le dos par-dessus et remonté en pointe, tandis que la partie inférieure du devant de l’aube pend devant le meuble ; ordinairement, on replie les manches sous l’aube”.
“Dans le rite extraordinaire nous portons l’aube par-dessus la soutane et cachons le col romain avec un amict”, nous explique l’abbé Cuchet mais dans le rite ordinaire, l’amict est tombé en désuétude. Puis avant de revêtir la chasuble et les ornements de la couleur du temps liturgique avec l’étole croisée devant eux, ils se ceignent du cordon qui symbolise la chasteté.
* Petit linge de forme rectangulaire qui couvre le cou et les épaules du prêtre symbolisant un bouclier contre le mal.
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