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N’oubliez pas de parler de sexualité avant le mariage !

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Lou Gabriel - publié le 02/03/17 - mis à jour le 15/04/24
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Il est parfois difficile de l’évoquer lors d’une préparation au mariage ou à la vie conjugale, mais le sujet est essentiel.

Un couple de fiancés, parti faire une petite retraite dans un monastère breton, m'a raconté l'histoire suivante. Tombant sur un moine, assez âgé pour que son conseil les surprenne beaucoup, ils se sont entendus recommander ceci : "Dans la vie intime, n’oubliez pas combien l’orgasme est important ! Et soyez toujours à l’écoute l'un de l’autre". Il n’y allait pas par quatre chemins pour évoquer un pilier de la vie de couple. Au moins la glace était brisée et le couple pouvait repartir ravi d'un si précieux conseil ! Un conseil qui n'a rien de licencieux qui résume finalement la valeur d’une sexualité tournée vers l’autre.

La sexualité, lieu de fragilité

Son propos pour le moins direct, paraît bien simple et pourtant, tout le monde n’est pas à l’aise avec sa sexualité. Il faut en effet du temps pour se connaître et "endosser" son corps, apprendre à aimer en écoutant son désir - quitte à le réfréner parfois - et à se montrer à l'écoute des désir de l'autre. Si l’union charnelle de l'homme et de la femme est aisée à concevoir, instinctive, les complications qui viennent y poser des barrières sont légion. Impuissance masculine, frigidité féminine, absence de sensations, pudeur ou difficulté à accorder des gestes de tendresse, problèmes de communication, effondrement des illusions... la liste des obstacles à la sexualité, sinon épanouie du moins bien concrète, peut être longue. Alors il vaut mieux en parler avant.

Si l’union charnelle de l'homme et de la femme est aisée à concevoir, instinctive, les complications qui viennent y poser des barrières sont légion.

Certains couples évoquent la mauvaise préparation au mariage en matière de sexualité pour obtenir la nullité de leur union, en cas d'échec dans ce domaine précis. Défaut de responsabilité et de maturité ou argument légitime ? Nous ne leur jetterons pas la pierre ici ni ne trancherons cette douloureuse question sur le vif. Néanmoins, l’Église catholique, forte de sa profonde connaissance de la nature humaine ("experte en humanité" disait Paul VI), ne défend rien d'autre que la construction patiente et bien éclairée, de nos vies, de nos couples, de nos âmes. Les accompagnements des couples qu’elle propose visent à nous permettre de poser des choix conscients et libres. Faire l’impasse sur la sexualité dans une formation au mariage est une erreur grossière pour un couple désireux de bâtir une vie commune sur des bases solides.

La sexualité pour un amour conjugal fécond

Le Conseil pontifical de la famille insiste bien sur ce point précis. "Les fiancés devront être éduqués à propos des exigences naturelles liées au rapport interpersonnel homme-femme", pour avoir la conscience que "c’est la liberté du consentement qui est le fondement de leur union", et comprendre "l’unité et l’indissolubilité matrimoniales, les aspects humains de la sexualité conjugale, l’acte conjugal avec ses exigences et ses objectifs". L'Église souligne ainsi que l’amour conjugal est "un amour total, exclusif, fidèle et fécond". Si vos réponses aux questions posées lors des formations sont trop floues, contournent l'obstacle, digressent et se perdent dans le brouillard, vous êtes mal parti. Posez des questions ! Parlez de vos peurs, inquiétez-vous du besoin de l’autre, interrogez-vous l'un l'autre. Ouvrez le chantier de la communication qui devra durer le reste de votre vie.

Parlez de vos peurs, inquiétez-vous du besoin de l’autre, interrogez-vous l'un l'autre. Ouvrez le chantier de la communication qui devra durer le reste de votre vie.

Même quand un couple a déjà une vie sexuelle, celle-ci demeure un "apprentissage de l’amour". Dans son livre Quand tu étais sous le figuier…, le dominicain Adrien Candiard rappelle "qu’il n’y a qu’un amour, non pas parce que tout se vaut, mais parce que l’amour humain, même l’amour érotique, m’apprend à aimer au sens véritable, c’est-à-dire comme Dieu aime et veut être aimé. Bien sûr, il y a certainement des imperfections dans ma manière d’aimer, mais il n’y a pas d’autre école de la charité : il n’y a pas d’autre voie que notre vie humaine, que nos sentiments humains, que nos expériences humaines pour nous approcher de Dieu". À tous les couples dont la sexualité pose problème, il n’est jamais trop tard pour se former, se connaître et pour communiquer. À ceux qui vont se lancer dans une aventure commune, ne négligez pas votre amour charnel et "écoutez vous les uns les autres !".

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