Honorine, 35 ans, a tout quitté pour trouver la joie, la joie parfaite.
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Quand elle est rentrée au Foyer de Charité de Tressaint, Honorine avait 23 ans : “Il était temps !”, lance-t-elle joyeusement. Il faut dire que sa vie d’avant était bien remplie, lui donnant déjà une maturité particulière : “J’étais issue d’une famille chrétienne qui allait à la messe, raconte-t-elle, mais à la maison, on ne parlait pas de vocation”. C’est en classe de Troisième, à l’adolescence, qu’Honorine commence à nourrir sa foi : “Je me posais alors des centaines de questions ! Un de mes professeurs m’a accompagnée spirituellement en prenant le temps d’y répondre”.
L’été, elle part dans des grands rassemblements de jeunes aux JMJ, dans les Frat et au Forum des Jeunes de Paray-le-Monial. Ces temps forts lui font découvrir la “soif d’être ressourcée par Dieu”. À 17 ans, elle part faire la “première retraite spirituelle” de sa vie dans le Foyer de Charité de Tressaint : “J’ai découvert que Dieu me demandait d’être à la première place dans ma vie”, confie-t-elle. La variété des membres de la communauté, la façon dont ils vivent leur vocation et la spiritualité des Foyers la marquent profondément.
Entre politique, JMJ et journalisme
En parallèle, Honorine vit à 200 à l’heure. Dès 14 ans, elle s’engage dans la politique et contribue à la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995. Elle participe à l’organisation des JMJ et envisage de tenter les écoles de journalisme. Mais l’année de ses 19 ans, elle reçoit l’appel de Dieu. Elle se souvient : “C’était durant ma troisième retraite spirituelle. De façon claire et précise, je me suis rendue compte que je souhaitais appartenir totalement au Seigneur et qu’il m’appelait à Tressaint, dans ce lieu et cette vocation-là”. En rentrant chez elle à la fin de la retraite, dans le train, Honorine se sent “toute groggy”, mesurant la force de cet appel.
Depuis cet instant, tout change dans sa vie. Mais elle reste cette jeune fille pleine de rêves et de projets : “Le responsable de la communauté du Foyer de Charité de Tressaint m’a dit de continuer mes études et de travailler un an avant de rentrer dans la communauté”, explique-t-elle. L’enjeu est clair. Pour devenir laïque consacrée, il faut que la réflexion d’Honorine soit la plus libre et mature possible. Journaliste après avoir passé le concours de l’Institut Français de Presse, elle intègre les équipes de la Croix et travaille ensuite un an chez KTO.
Quatre an et demi après son appel, Honorine devient laïque consacrée au Foyer de Charité de Tressaint. Ce choix se fait dans une liberté totale pour la jeune fille qui raconte avoir beaucoup réfléchi au célibat et bénéficié de belles opportunités professionnelles avant de prendre cette grande décision. “À 19 ans, je me sentais prête mais il était encore bien trop tôt pour le faire”, réalise-t-elle.
Accueil, évangélisation et prière
Dans la communauté, Honorine découvre la “grande joie” de l’accueil des retraitants, du témoignage auprès des jeunes et même des tâches ménagères de cuisine ou de ménage qui d’habitude, ne l’intéressent pas du tout. Aujourd’hui, elle ressent la joie de les faire “pour que les retraitants soient au mieux”. Quand elle nous parle, elle s’apprête à mettre le couvert dans la grande salle à manger pour 150 collégiens venus faire une retraite de confirmation. La rencontre des retraitants l’enthousiasme : “C’est hyper varié, on voit passer toute la société !”. Des athées, curieux de découvrir une nouvelle spiritualité, aux chrétiens engagés en passant par ceux qui redécouvrent la foi, Honorine a le temps de discuter avec beaucoup d’entre eux.
Et pourtant, sa vie actuelle est bien remplie : “Depuis quelques temps, je suis porte-parole des Foyers de Charité”. Lorsque Marthe Robin est devenue vénérable, c’était elle qui répondait aux journalistes. “Je retrouve certains de mes collègues !”, s’amuse-t-elle. En plus de cette mission, elle s’occupe de la communication et des réseaux sociaux des Foyers de Charité.
Mais le cœur de sa vocation reste celui de l’accueil, de l’évangélisation et du service des retraitants, en plus de la prière. C’est sa colonne vertébrale en quelque sorte. C’est ce qui lui a permis de tenir dans les moments difficiles. Elle nous en parle avec pudeur : “J’ai vécu une expérience proche de celle de Job : l’impression d’être abandonnée par Dieu. Je me demandais comment on peut vivre cela quand on est un ami du Seigneur’. Ce moment très difficile passé, Honorine semble comme fortifiée dans sa foi : “Quand on a vécu ça, on sait que rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. La joie est plus profonde et elle dépasse tout. C’est le mystère de la Croix”. Alors qu’elle vit aujourd’hui comme une résurrection, elle laisse sa joie et son enthousiasme transparaître dans sa voix.