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Et si vous changiez votre manière de faire votre examen de conscience ?

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Edifa - publié le 28/10/19
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On a fini par réduire l’examen de conscience à une liste de péchés. À la limite, c’est une fiche à remplir, comme à la douane : “Qu’avez-vous à déclarer ? Cochez la bonne case !”. Et si au lieu de faire un examen de conscience, vous faisiez une “révision de vie” ?En réalité une liste, aussi bien faite qu’elle soit, ne sera jamais qu’un moyen pour nous aider à faire notre examen de conscience. Elle ne remplacera jamais la prière personnelle, l’interrogation loyale par laquelle on se met en face de nous-mêmes et de notre péché, bien sûr, mais surtout en face de Dieu et de son appel. Cette liste peut conduire à un dialogue avec le Seigneur, mais elle ne peut pas le remplacer. Examiner notre conscience ne peut pas se réduire à examiner une feuille de papier.


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Il faut reconnaître que même l’expression “examen de conscience” n’est pas très heureuse. Elle souligne quelque chose de vrai : notre fidélité ou notre infidélité au Seigneur est une question de conscience, elle se joue au-dedans de nous-mêmes. En revanche, le risque est de se centrer sur soi, d’identifier péché et mauvaise conscience, de réduire la conversion à un effort de lucidité et de développement personnel. Tout cela est plus psychologique que spirituel, plus moralisant qu’évangélique. Ne faudrait-il pas parler plutôt de “révision de vie” ?

Comment chercher ses péchés ?

Cette expression recouvre une pédagogie spécifique, la fameuse trilogie “voir, juger, agir”, mais elle traduit aussi une intuition qui concerne tous les fidèles. Il s’agit de mettre l’Évangile dans la vie, et de mettre la vie dans l’Évangile. C’est bien dans notre vie que nous avons à discerner l’appel de Dieu et à y répondre. C’est donc là aussi qu’il faut chercher notre péché. Concrètement, il suffit de revoir les divers lieux et temps qui sont la trame de nos journées, et de les mettre sous le regard du Seigneur.

Pour un certain nombre de chrétiens, cela peut être un éclairage précieux et un vrai progrès spirituel. Cependant, le risque de rester dans une perspective moralisante n’est pas complètement écarté. Nous passons d’une morale plutôt individuelle et bien-pensante à une morale davantage sociale et même politique, mais nous sommes toujours dans la morale.



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Au fond, si nous sommes à l’école du Christ, c’est la Révélation qui nous donne l’éclairage véritable sur notre péché comme sur toute chose. “Par ta lumière nous voyons la lumière” (Ps 35). Scruter notre conscience ou scruter notre vie, cela ne nous dispensera jamais de scruter la Parole de Dieu. C’est à la lumière de l’Evangile que nous pouvons voir clair en nous-mêmes et relire notre histoire. Cet exercice spirituel s’appelle le discernement, c’est là que le disciple se laisse instruire, que le pécheur se laisse convertir, que le saint se laisse construire. Questionnaires, formules, méditations diverses peuvent aider. Nous pouvons les utiliser, aussi bien pour une démarche personnelle que pour une célébration communautaire, mais rien ne vaut ce qui conduit à l’écoute du Seigneur, une écoute directe et profonde.

Les outils indispensables qu’il est bon de consulter

De ce point de vue, il y a quelques textes fondamentaux auxquels nous pouvons revenir inlassablement : le Décalogue (la deuxième partie du Catéchisme de l’Église catholique en donne un commentaire exhaustif), les Béatitudes, le Notre Père et par-dessus tout le Commandement nouveau. Nous pouvons aussi méditer tout simplement une lecture biblique : celle du jour, celle du dimanche, celle qui nous interpelle en ce moment. Amos nous parle des pauvres, Salomon nous parle de la sagesse, saint Paul nous parle de l’unité, saint Jean nous parle de l’amour fraternel, saint Pierre nous parle de la Foi… C’est chaque fois l’Esprit Saint qui nous parle, nous remet en question, nous appelle à une conversion, nous ouvre à un renouveau. Les reprendre, point par point, nous met en face de notre conscience et en face de notre vie, mais surtout en face de Dieu.

Père Alain Bandelier 


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