François, futur baptisé : “La foi ne se vit pas seul”

François, 30 ans, est médecin aux urgences de Vannes. Il est marié civilement depuis quelques mois avec Jeanne. Pendant ses études de médecine, François, féru d’histoire, s’est intéressé à la place du Christ dans notre civilisation. Un jour, il a franchi la porte d’une église… Il s’apprête à recevoir le baptême à Pâques, dans sa paroisse de Rennes. Désormais, c’est un verset de la Bible qui le guide dans sa vie professionnelle et spirituelle : "Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites." (Mt 25,40)

Né dans une famille de tradition catholique, d’un père breton et d’une mère italienne, François se rappelle avec émotion la foi de ses grands-parents. Ses parents, quant à eux, ont fait le choix de ne pas faire baptiser leurs enfants. Durant ses études, François décide d’approfondir l’influence de la naissance du Christ dans l’histoire. Début 2023, François, avec un ami, pousse la porte de la cathédrale de Rennes. À partir de ce moment-là, il retourne à l’église régulièrement. Il rencontre des religieux, lit la Bible et des catéchismes simplifiés. C’est un chercheur ! Durant la Semaine sainte, il reçoit l’appel à recevoir le baptême. Il commence un parcours de catéchuménat tout en continuant à creuser ses origines bretonnes.

Il entend parler de la Troménie de Sainte-Anne à l’issue d’une messe au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, au moment des annonces. Il contacte alors le référent du tronçon pour proposer ses services. Depuis, François a participé à plusieurs étapes dont deux proches de chez lui. "C’était bouleversant comme moment, la dimension évangélisatrice des rencontres est vraiment forte, on fait la connaissance de l’équipe d’organisation qui est à pied d’œuvre depuis deux ans, ainsi que les responsables de tronçon qui organisent la Troménie au quotidien. Ce sont des personnes dévouées, empreintes d’une foi qui semble inébranlable", confie-t-il.

La Troménie le rejoint et lui permet de se préparer à son baptême en vivant sa foi "en communauté". Plusieurs aspects de cette marche le touchent, en particulier la redécouverte du patrimoine religieux mis en valeur par les bénévoles, si fiers de présenter leurs chapelles et d’annoncer la date du Pardon. Ces chapelles ont été érigées il y a plusieurs siècles et sont rénovées avec soin. Il y a également la calèche, tirée par un cheval de trait breton qui attire l’attention. Elle porte la statue de Sainte Anne de paroisses en paroisses, quelles que soient les conditions météorologiques. Comme le dit un autre participant : "La pluie du matin n’effraie pas le pèlerin !"

Enfin, la mission d’évangélisation vécue chaque jour auprès des enfants dans les écoles ou des résidents en maisons de retraite le bouleverse. "Quand on entonne des cantiques bretons, les anciens chantent sans papier avec beaucoup de ferveur : l’image est magnifique." Sur la route, François est interpellé par les personnes à leurs fenêtres qui guettent le passage de la calèche. Un regard, un sourire, un bonjour sont échangés tout au long du trajet. "La Troménie de Sainte Anne est un évènement qui mérite qu’on s’y intéresse, qu’on y aille, parce qu’on y voit un dynamisme spirituel exceptionnel. C’est Sainte Anne qui vient aux Bretons, mais après, ce sont eux qui font la démarche pour aller la voir !"