Les cinq “M” à avoir en tête pour mener une conversation difficile

Saint Jean Paul II a écrit que le véritable dialogue "suppose la recherche de ce qui est vrai, bon et juste", exige "l’ouverture et l’accueil" et recherche le bien "par des moyens pacifiques". Au contraire, souligne-t-il, le manque d’écoute, l’incapacité à concéder quoi que ce soit et la prétention d’être soi-même la norme peuvent bloquer le dialogue et éloigner les fruits désirés. Que ce soit en couple, en famille, entre amis ou au travail, tôt ou tard, une conversation difficile ou inconfortable peut avoir lieu. Parfois, exprimer une opinion, une situation ou un sentiment à quelqu’un est particulièrement pénible, et il est tentant de vouloir éviter le dialogue. Cependant, reporter des conversations nécessaires peut aggraver les problèmes et créer de blessures profondes. Ces cinq M vous aideront à aborder un sujet difficile et à avoir une vraie conversation, au lieu d'une dispute.

Avant de commencer une conversation difficile, il est essentiel d'être clair sur ce que l’on souhaite dire. Cela évite de se laisser distraire, d’oublier des points importants et de se perdre dans de vieilles rancunes. Pourquoi ne pas s’appuyer sur des notes ? Voir ses idées exprimées noir sur blanc aide à clarifier ses propos et à identifier ses sentiments. Ne pas oublier que les insultes, les dénigrements ou les généralisations comme "tu fais toujours" ou "je ne fais jamais" ne mènent pas à une solution.

Même s'il est toujours préférable de résoudre et de clarifier les choses le plus tôt possible, il faut reconnaître qu'il y a des moments moins opportuns pour accorder l'attention et l'écoute nécessaires. Trouver un moment et un espace où les deux parties ont de l’intimité, du temps et la possibilité de s’engager pleinement dans la conversation est donc important. Il sera également utile de choisir des moments où l’autre est ouverte au dialogue : si elle est épuisée ou contrariée par quelque chose qui n’a aucun rapport, il peut être difficile pour elle de suivre le fil de la conversation. Mais attention aussi à ne pas utiliser l’absence de moment « parfait » comme excuse pour éviter la conversation. Convenir d'un moment à l'avance pour avoir une conversation peut être judicieux.

La communication humaine est si merveilleuse que les mots ne sont pas nécessaires pour donner et recevoir des messages. Le ton et la posture corporelle peuvent en dire beaucoup plus que les mots prononcés. La communication non violente (CNV) est constructive et, surtout, facilite la résolution des problèmes.

Pourquoi cette conversation ? Qu’espérer accomplir avec cela ? Ces questions sont importantes pour comprendre l’objectif recherché. Si le but est d’embarrasser l’autre personne, de la faire se sentir mal ou de chercher à se venger, il faut repenser la conversation. Si, par contre, l’intention réside dans la résolution d’un problème ou dans la conclusion de nouveaux accords, ne pas hésiter à l’exprimer en suggérant ce que pourraient être les nouvelles alternatives, afin de pouvoir construire ensemble une nouvelle dynamique.

Être miséricordieux, c’est avoir un cœur compatissant. C'est un fruit de la charité. Par conséquent, une fois le message transmis et écouté attentivement par l'autre personne, il est temps de pardonner, de corriger, d'offrir de l'aide si nécessaire et de reconnaître sa propre faute en présentant des excuses.