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Censure et racisme, les deux faces du wokisme

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Xavier Patier - publié le 11/02/25
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La censure et le racisme sont les deux faces de l’idéologie wokiste. Pour l’écrivain Xavier Patier, il n’y a que deux réponses possibles : la vérité et le pardon.

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Dans sa préface au livre Les Damnés de la Terre de Frantz Fanon, Jean-Paul Sartre s’autorisait, il y a soixante ans, des mots que même notre Jean-Luc Mélenchon d’aujourd’hui, dans ses pires moments de mauvaise humeur, se garderait de prononcer. Je cite : "Il faut tuer : abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé. Restent un homme mort et un homme libre." Ces mots qui aujourd’hui conduiraient leur auteur au tribunal ont été écrits, publiés et assumés par le maître à penser d’une génération d’étudiants naguère triomphants et aujourd’hui retraités, génération qui a tenu le haut du pavé à la fin du XXe siècle en Occident et continue, dans son grand âge, à nous faire la leçon.

Une génération de censeurs

Les censeurs d’aujourd’hui sont les provocateurs d’hier. À présent, ils interdisent tout ; quand ils étaient jeunes, ils professaient qu’il est interdit d’interdire. La haine de soi qui a tant progressé en Occident a ainsi conduit à la haine des mots. Jean-Paul Sartre ne l’avait pas prévu. Lui qui avait intitulé son autobiographie Les Mots a lancé une mécanique infernale qui, pour finir, a tué la liberté d’expression. Lui qui a tenu sans complexe des propos ignobles — je n’en ai cité qu’un exemple parmi bien d’autres — a engendré une génération de censeurs.

La réponse à la censure n’est pas l’autocensure, mais la vérité.

La censure est toujours une défaite de l’intelligence. Pour autant, devons-nous tout dire ? Un chrétien sait que non. Pour moi, je sais que je ne prononcerai pas en vain le nom de Dieu. Je sais que je n’appellerai pas à tuer mon frère, même dans une préface à un livre militant. Et je sais aussi que je ne devrais pas me taire sur ma foi ni garder le silence sur les injustices, quand même j’en suis souvent tenté. Car la réponse à la censure n’est pas l’autocensure, mais la vérité.

La réponse au racisme

Vieille querelle ! Éternelle faiblesse ! La phrase ignoble de Jean-Paul Sartre montre à quel point ce qui nous choque le plus dans l’idéologie wokiste est précisément ce qu’elle a de moins nouveau. Le racisme de classe est vieux comme Jean-Luc Mélenchon, vieux comme Jean-Paul Sartre et en réalité vieux comme le monde. Le racisme antiblanc que nous faisons mine de découvrir avec des haut-le-cœur, existe depuis aussi longtemps que tous les autres racismes qui se nourrissent les uns des autres. Caïn a tué son frère Abel par jalousie raciste : haine du cultivateur contre l’éleveur. Laboureur hutu contre berger tutsi…

Tout racisme porte en lui un projet de génocide. Le racisme est indivisible et c’est pourquoi la réponse au racisme ne saurait être un racisme symétrique comme le veut la doctrine intersectionnelle née des propos malheureux de Sartre. La seule réponse au racisme, nous savons, nous chrétiens, qu’elle se trouve dans le pardon.

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