C’est un chantier d’envergure qui s’ouvre ce lundi 3 février à Marseille. Notre-Dame de la Garde, la ‘Bonne Mère’ bien-aimée des Marseillais, est au cœur d’un vaste chantier visant à restaurer et redorer la basilique. Outre la redorure de la statue de la Bonne Mère, qui nécessite tout de même 30.000 feuilles d'or, sont prévues la rénovation du clocher et ses anges, et le nettoyage de la crypte qui accueillera nouveaux brûloirs. Un projet d’envergure que le diocèse de Marseille a décidé d’annoncer comme il se doit ce 2 février. Le bourdon de Notre-Dame de la Garde s’est exceptionnellement réveillé tôt et a sonné vers 5h du matin au moment où, comme chaque année à la Chandeleur depuis l’an 2000, l’Évangile arrivera en bateau, porté par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, sur le quai de la Fraternité. Aussi, sur le parvis de Saint Victor à 5h45, doreurs, peintres et tailleurs de pierres ainsi que les entreprises qui vont travailler sur le chantier ont été bénis par l’archevêque de Marseille Mgr Jean-Marc Aveline en même temps que la ville de Marseille avant la messe à 6h dans la basilique.
"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, a raconté l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David. "On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.
30.000 feuilles d'or
En amont du chantier, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires. Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard. La mairie, la métropole, le département et la région vont également soutenir financièrement le programme de rénovation.
Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux vont porter à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle. "La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique de son côté le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire. Concrètement, le 1er mai doit débuter le traitement des pierres, le 16 juillet la restauration de la statue de la Vierge doit être lancée avec l’installation des échafaudages pour "envelopper" la statue, en octobre doit démarrer l’opération de redorure de la statue et le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, doit marquer la fin des travaux.
Deux millions de visiteurs par an
Pour mémoire l’histoire de Notre-Dame de la Garde, qui accueille aujourd’hui chaque année deux millions de visiteurs, remonte à 1214. En 1214, la colline de la Garde accueille son premier édifice religieux, une chapelle dédiée à la Vierge Marie, construite par Maître Pierre. Une véritable dévotion populaire accompagne la chapelle et elle devient le lieu de prière des marins ayant échappé à un naufrage. À la mort de son bâtisseur, la chapelle est transformée en prieuré puis remplacée au début du XVe siècle par un bâtiment plus important qui comprend notamment une chapelle richement dotée, dédiée à l’archange Gabriel. Au cours des siècles, elle est agrandie à plusieurs reprises afin de mieux accueillir des foules de pèlerins de plus en plus denses. Le passage de la Révolution laisse des traces et l'église ne sera réouverte qu'en 1807. Finalement, elle est remplacée en 1853 par l'église actuelle. Depuis, elle attire de nombreux touristes, fidèles et pèlerins qui viennent déposer et confier à la Bonne Mère leurs joies et leurs peines.
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