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Iran : des peines de prison multipliées par six pour les chrétiens

chrétiens, Iran, persécutions

Des chrétiens iraniens prient lors de la messe du Nouvel An à l'église apostolique arménienne Sainte-Marie, dans le centre-ville de Téhéran, en Iran, le 1er janvier 2025.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 24/01/25
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Au moins 96 chrétiens ont été condamnés en Iran en 2024, soit quatre fois plus qu’en 2023, révèle un rapport publié ce 20 janvier. Sous couvert de la charia, le régime iranien intensifie sa répression contre les convertis, criminalisant leur foi et imposant des peines toujours plus longues.

96 chrétiens ont été condamnés à des peines de prison pour avoir pratiqué leur foi en 2024. C'est ce qu'a révélé lundi 20 janvier un rapport d'un groupe de défense de la liberté religieuse en Iran, Article 18, publié en collaboration avec l'association protestante Portes Ouvertes, Christian Solidarity Worldwide et Middle East Concern. Le nombre de chrétiens condamnés en Iran en 2024 a donc été quatre fois supérieur à celui de 2023.

Le rapport fait également état d'une augmentation du nombre d'années des condamnations : les chrétiens ont été condamnés à 263 ans de prison toutes peines cumulées, contre 43 ans en 2023. Il s'agit d'une multiplication par six du nombre de peines prononcées à l'encontre des chrétiens par rapport à 2023. Cette augmentation concerne notamment la durée totale des peines de prison, les exils internes, les amendes, et les interdictions liées aux droits civils. Le groupe de défense alerte par ailleurs sur le fait que les derniers cas répertoriés par le rapport ne constituent qu'une fraction de la réalité, un certain nombre de faits demeurant non documentés.

Parmi les exemples de chrétiens ayant subi ces persécutions, Laleh Saati. Arrêtée le 13 février 2024 à son domicile dans une banlieue de Téhéran, cette convertie a été accusée d'avoir agi "contre la sécurité nationale en se connectant avec des organisations chrétiennes sionistes". Un mois plus tard, elle était condamnée à deux ans de prison par le juge Iman Afshari, connu pour ses jugements sévères contre les minorités religieuses. Soumise à des interrogatoires intenses, elle s'est vu refuser sa libération conditionnelle en septembre 2024 pour avoir refusé de renier publiquement sa foi.

La conversion, crime contre l'État

En Iran, seuls les chrétiens arméniens et assyriens, communautés historiques en Iran, sont reconnus. Mais ils bénéficient d'une liberté plus que limité et sont discriminés pour leur foi, traités comme des citoyens de seconde zone. Surtout, toute conversion depuis l'islam n'est pas tolérée : les musulmans convertis sont littéralement pourchassés par le pouvoir et s'exposent systématiquement aux arrestations et aux détentions arbitraires pour "propagande contre l'État", "atteinte à la sécurité nationale" ou "promotion du christianisme sioniste". Ainsi, 90% des cas documentés par le rapport dans les fuites de dossiers judiciaires concernent des convertis.

L'Iran, république islamique, est une théocratie dirigée par des religieux chiites et notamment l’ayatollah Ali Khamenei. Son système juridique, politique et social s'appuie sur la charia. Sur ses 90 millions d'habitants, 800.000 sont chrétiens.

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