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Au Burkina Faso, les vocations fleurissent sur le terreau du terrorisme

SEMINARISTES-BURKINA-FASO-AED

Des séminaristes au Burkina Faso.

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Agnès Pinard Legry - publié le 29/12/24
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Les vocations sacerdotales ont progressé ces dernières années au Burkina Faso malgré les attaques terroristes régulières dont sont victimes les catholiques dans le pays. Une hausse particulièrement visible dans les diocèses situés dans des "zones à risque".

"Le sang des martyres est une semence de chrétiens", avait prophétisé Tertullien (160 – 220). Une phrase qui revêt une signification toute particulière pour le Burkina Faso aujourd’hui. Alors que les catholiques du pays sont régulièrement pris pour cible par des attaques terroristes, les vocations sacerdotales progressent régulièrement ces dernières années, indique l’Aide à l’Église en détresse (AED). Le séminaire Saint Pierre-Saint Paul de Kossoghin à Ouagadougou accueille en 2024-2025 281 séminaristes contre 254 en 2019-2020. Et parmi eux, 40% viennent des zones les plus touchées par les attaques terroristes. La croissance des vocations a conduit le séminaire à accueillir 22 séminaristes hors des résidences principales et à en envoyer 11 autres dans un séminaire au Mali, précise le recteur du séminaire, le père Guy Moukassa Sanon.

S’il se réjouit de telles vocations malgré un contexte difficile. Par exemple, pendant les vacances, tous les élèves ne peuvent pas rentrer chez eux car il s’agit d’un "danger mortel". Le recteur se souvient d’un séminariste de troisième année de philosophie qui, sans tenir compte des avertissements, avait emprunté un chemin interdit par les terroristes pour aller rendre visite à son père. Il n’est jamais arrivé et n’a jamais été retrouvé. Sa famille est convaincue qu’il a été assassiné. "D’autres séminaristes ont échappé de justesse à la mort", précise-t-il.

Les prêtres, artisans de l'unité

Il tient également à souligner la grande valeur de former les futurs prêtres à être des apôtres de la fraternité et de l'unité, surtout dans un contexte comme celui du Burkina Faso. "Beaucoup de séminaristes ont des parents musulmans et même si cela a pu être une déception pour eux au début, ils finissent par l’accepter. Mais aujourd'hui, si on n'y prend pas garde, la cohésion sociale peut être menacée", souligne le recteur. "C'est pourquoi il est fondamental de former de futurs prêtres qui favorisent la communion. L’Église est au service de la société, elle doit travailler pour l’unité", a-t-il expliqué.

Pour mémoire, dans ce pays d'Afrique où les catholiques représentent 22% de la population, la situation sécuritaire ne fait que se dégrader, conduisant à la multiplication d'enlèvements et d'attaques sanglantes. Plus de 40% du pays est passé sous la domination terroriste et demeure hors du contrôle de l’État. Les chrétiens sont de plus en plus ciblés par les raids terroristes.

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