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En cuisinant avec sa grand-mère, Constance Duboquet régale Instagram

Constance Duboquet et sa grand-mère.

Constance Duboquet et sa grand-mère Françoise, qu’elle appelle affectueusement Mamou.

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Anna Ashkova - publié le 27/12/24
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Constance Duboquet, 28 ans, anime depuis trois ans la page Instagram "onpartagetout" dans laquelle elle met en scène sa grand-mère, Mamou, en train de cuisiner. Des recettes qu’elle veut transmettre à son tour au plus grand nombre. La jeune Parisienne revient pour Aleteia sur son parcours et sur sa relation avec sa grand-mère. 

Elles ont 28 et 82 ans et ont toutes les deux la même passion brûlante : la cuisine. Depuis trois ans, Constance Duboquet invite les 115.000 abonnés de son compte Instagram baptisé onpartagetout dans la cuisine de sa grand-mère, pour faire découvrir les recettes de  Françoise, qu’elle appelle affectueusement Mamou. Des plats délicieux, des souvenirs, des rires, des petites astuces de grand-mère mais surtout beaucoup d’amour… La touchante relation des deux femmes rappelle à tout le monde que les grands-parents ont beaucoup à apprendre à la jeune génération. Constance Duboquet revient pour Aleteia sur l’importance de cette transmission au sein de la famille, une transmission qui va bien au-delà des quatre murs d’une cuisine. 

Aleteia : Vous avez fait des études en droit puis vous vous êtes tournée vers la restauration. Et en 2024, vous avez même fait vos preuves comme traiteur pour une grande maison de caviar français. Cet amour pour la cuisine vous vient de votre grand-mère ? 
Constance : Oui, elle est à l’origine de mes premiers amours pour la cuisine. Quand je pense cuisine, je pense Mamou. Je cuisine avec elle depuis que je suis toute petite. C’est aussi avec elle que j’ai goûté à la joie de recevoir chez moi. 

Quelle est la première recette que votre grand-mère vous a transmise ? 
Elle m’a donné envie de mettre la main à la pâte ! Mes premiers souvenirs sont les tartes aux pommes que je préparais avec elle. Je me souviens que je mettais les lamelles de pommes en tourbillon dans le plat. Et puis, rapidement, je lui ai demandé à m’apprendre des recettes. La première a été celle d’une omelette. On pense que c’est tout bête et pourtant il faut savoir en faire. Aujourd’hui quand je reçois des copains à la maison, ils me réclament souvent l’omelette de ma grand-mère. 

C’est justement en voulant reproduire la recette des crêpes de votre grand-mère que votre aventure commune sur les réseaux sociaux a commencé en 2020. Après avoir posté sa recette sur votre compte Instagram sans aucune arrière-pensée, vous avez reçu des centaines de messages. Pourquoi avez-vous voulu réitérer et poursuivre cette expérience ?
Ce week-end-là, je voulais ne pas rater ma pâte et j’ai décidé de filmer ma grand-mère. Je ne suis pas du tout branchée réseaux sociaux à titre personnel. À l’époque, j’avais une centaine d’amis qui me suivaient. J’ai posté la vidéo en me disant que quelqu’un serait content d’avoir la recette de ma grand-mère. Je me suis retrouvée avec 3.000 abonnés. Cette émulation m’a fait d’abord peur : tous ces gens que je ne connaissais pas et qui commentaient la vidéo de ma grand-mère… Et puis, mes proches m’ont conseillé de lire les messages. Il y avait beaucoup d’amour, des personnes qui parlaient de leur propre grand-mère. J’ai eu l’impression d’être utile pour les gens. J’ai donc voulu continuer non seulement pour eux mais aussi pour ma grand-mère. 

Je n’ai pas envie que le patrimoine culinaire français se perde, à commencer par celui de nos anciens. 

Elle n’est pas quelqu’un de fier de ce qu’elle accomplit. Elle dit souvent que "ce n’est rien", que ce qu’elle fait est banal. Je voulais lui montrer que ce qu’elle fait tout le monde ne sait pas le faire, que ce qu’elle m’a transmis est important non seulement pour moi mais aussi pour les autres. J’ai aussi envie de montrer aux autres la force du partage, de la transmission. 

Comment votre grand-mère a-t-elle accueilli cette idée ? 
Même si ma grand-mère est connectée, elle fait partie de sa génération. Elle vit plus le succès de notre chaîne à travers moi. Elle l’accueille avec joie. C’est comme une troisième vie pour elle. Elle se sent utile. Et c’est ce qui importe quand on vieillit : contribuer à quelque chose. Mamou est surtout contente que son savoir-faire se transmet et que ce soit sa petite-fille qui en soit le guide. 

Dans vos vidéos sur Instagram, vous êtes très complices. Vous habitez à Paris et vous rendez souvent visite à votre grand-mère à Châteaudun (Eure-et-Loir). Vous passez du temps ensemble même en dehors de la cuisine. Vous avez toujours eu un lien si fort avec elle ?
J’ai un lien particulier avec ma grand-mère. Avec elle, je peux être 100% moi-même. Adolescente, j’avais plus de facilité à partager certaines choses avec elle qu’avec ma mère. Elle est mon modèle. Elle a vécu des moments difficiles dans sa vie, dont la maladie orpheline de mon grand-père dont elle s’est occupée pendant plusieurs années, et elle n’a jamais baissé les bras. Elle était femme au foyer et à 50 ans, elle a monté son propre business en maroquinerie. Elle a toujours pris des choses avec beaucoup de recul. Elle reste calme et toujours positive. 

Après 193 publications sur Instagram, vous êtes passées des « Reels » au réel en publiant en 2023 le livre "Dis Mamou, on cuisine quoi aujourd’hui ?" aux Éditions Larousse. Vous dites dans l’introduction de cet ouvrage que "cuisiner, c’est revenir à la simplicité, s’accorder du temps à soi et à ses proches, face à un monde qui tourne à mille à l’heure". Votre compte et votre livre sont-ils des invitations à reproduire votre expérience, celle de la transmission de grands-parents à petits-enfants ? 
Oui, et même plus largement c’est une invitation à prendre du temps avec les autres, juste en posant son téléphone et partager ses expériences de vie. Je poursuis d’ailleurs ma quête de partage avec d’autres chefs de cuisine. Découvrir la gastronomie, c’est comprendre l’artisan qui se cache derrière. J’aime chercher la transmission des métiers de main et de l’humain comme les bouchers, les poissonniers, les maraîchers, des métiers que je ne voudrais pas voir disparaître. Je n’ai pas envie que le patrimoine culinaire français se perde à commencer par celui de nos anciens. 

Votre livre est en quelque sorte un recueil de vos Madeleines de Proust. Quelle est votre recette préférée ? 
C’est une question difficile car il y en a beaucoup. Mais je pense que c’est le pain surprise. Mamie le fait quand nous sommes en famille. Quand le pain surprise est posé sur la table de l’apéritif, c’est le signe que les festivités peuvent commencer. Nous sommes tous ensemble et on profite ! 

Pratique

Dis Mamou, on cuisine quoi aujourd'hui ?, Constance Duboquet, Editions Larousse, 2023, 22,95 euros.
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