Dans un extrait inédit d'une autobiographie à paraître en janvier prochain, le pape François rapporte que les services secrets britanniques ont empêché deux attentats lors de son voyage en Irak en 2021. "La police irakienne [...] avait intercepté, et fait exploser [les terroristes]", explique-t-il dans ce livre dont le Corriere della Sera publie des extraits ce 17 décembre 2024.
Le 14 janvier 2025, le pape François publiera son autobiographie Spera (Espère), à paraître en italien (éditions Mondadori). Des extraits de l'ouvrage, rédigé à la première personne, mais co-écrit avec le journaliste italien Carlo Musso, ont été publiés dans le New York Times et dans le Corriere della Sera, le quotidien américain proposant un fragment sur le sens de l'humour du pontife, et le quotidien milanais revenant sur son voyage historique en Irak du 5 au 8 mars 2021.
Un contexte particulièrement délicat
Ce voyage s'était fait dans un contexte particulièrement délicat, notamment en raison de la pandémie de Covid-19, mais aussi de l'instabilité politique et sociale dans ce pays toujours meurtri par de longues années de guerre civile contre le groupe État islamique. Quelques semaines avant la venue duPape, un attentat survenu à Bagdad avait fait une trentaine de morts, faisant planer un temps la possibilité d'un report du voyage, comme l'avait à l'époque rapporté le journaliste Georges Malbrunot à I.Media.
Dans l'extrait publié par le Corriere della Sera, le Pape raconte avoir été averti d'un vrai danger à la veille de son départ : "La police avait prévenu la Gendarmerie vaticane d'une information provenant des services secrets anglais : une femme bardée d'explosifs, une jeune kamikaze, se rendait à Mossoul pour se faire exploser durant la visite papale. Et il y avait aussi un fourgon qui était parti à toute vitesse avec les mêmes intentions."
"Le fruit vénéneux de la guerre"
Malgré le risque, le Pape avait maintenu son déplacement parce qu'il tenait à cette visite sur les terres "de notre grand-père Abraham" et parce qu'il ne voulait pas décevoir les Irakiens après le voyage annulé de Jean Paul II en 2000. Le voyage s'est déroulé sans encombre, et le 7 mars, au lendemain de sa rencontre avec le Grand Ayattolah Ali Al Sistani, plus haute autorité chiite du pays, et alors qu'il se trouvait encore en Irak, le pontife a finalement demandé à la Gendarmerie vaticane ce qui était advenu des deux terroristes. "Le commandant m'a répondu laconiquement : 'Ils n'existent plus'. La police irakienne les avait interceptés, et fait exploser", rapporte François. Cette nouvelle, explique-t-il, l'a "beaucoup touché" et il y a vu "le fruit vénéneux de la guerre".