Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
À l’instar du granit de Bretagne, de la dentelle de Calais ou de la faïence de Moustier, bientôt, ne pourront s’appeler "santons de Provence" uniquement les santons fabriqués… en Provence ! Une manière, pour les santonniers locaux, de lutter contre la concurrence des santonniers qui fabriquent à l’étranger. En 2016, le monde des santons est en émoi. Les santonniers "locaux" découvrent que certains de leurs confrères font fabriquer leurs santons en Tunisie, avec des coûts de production évidemment plus bas. Une concurrence qu’ils jugent déloyale et surtout qui met en péril un savoir-faire qui se transmet de génération en génération au sein d’entreprises bien souvent familiales. Si le secteur reste de niche, il génère néanmoins plus de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires chaque année, selon l'Union des Fabricants de Santons de Provence (UFSP), avec un million de pièces vendues à environ 500.000 clients. Une activité qui repose sur 150 entreprises, majoritairement familiales et rurales qui emploient près de 700 personnes en Provence.
"Le risque, avec la délocalisation de la fabrication, c’est que tous les santonniers suivent le mouvement !", alerte Michel Bouvier, président de l'Union des Fabricants de Santons de Provence (UFSP), en citant l'exemple de Naples, berceau primitif des santons de la crèche. Si dans un premier temps, l’association a écarté de la Foire aux santons de Marseille les santonniers qui fabriquaient à l’étranger, elle souhaite désormais obtenir une labellisation IG (Indication Géographique) afin de préserver le savoir-faire et garantir l'authenticité des créations. Le projet n’a pas été mené à terme en 2016, mais il serait désormais sur le point d’aboutir. Depuis la loi Hamon de 2014, les produits industriels et artisanaux peuvent en effet obtenir une Indication Géographique (IG), à l’instar des produits agricoles (IGP – Indication Géographique Protégée).
Les critères du "vrai" Santon de Provence
Selon le cahier des charges élaboré par l'Union des Fabricants de Santons de Provence, les santonniers doivent remplir deux critères pour obtenir cette labellisation. Leurs santons doivent être fabriqués en argile, et en Provence. "Nous avons établi une carte qui va loin ! rassure Michel Bouvier, jusqu’à la Drôme provençale ! L’idée n’est pas d’exclure mais de défendre une fabrication locale, avec un matériau et un processus de fabrication traditionnels". Adhérer à l’Indication Géographique a néanmoins un coût, qui pourrait donc constituer un frein pour les petits santonniers. Là encore, Michel Bouvier se veut rassurant : "L’association fait des demandes de subventions afin d’aider financièrement les plus petits ateliers à adhérer à l’IG".
Comment reconnaîtra-t-on un "vrai" santon de Provence ? "Il y aura un marquage", précise le président de l’association qui porte le projet. "Comme sur les produits agricoles, un logo sera apposé sur le santon." Maintenant que l'UFSP a rédigé son cahier des charges ainsi qu’un plan de contrôle, l’association prévoit désormais de soumettre la demande d’IG à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle). "Cette distinction IG est essentielle pour garantir la pérennité de l’activité des santonniers en Provence", conclut gravement Michel Bouvier.