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Ces miracles de l’amour du prochain vus à Valence

SPAIN FLOOD

Les gens nettoient la rue couverte de débris et de boue près d'une banderole sur laquelle est écrit « Merci, le peuple sauve le peuple » à Sedavi, au sud de Valence, dans l'est de l'Espagne, le 5 novembre 2024, après des inondations dévastatrices.

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Anna Ashkova - publié le 07/11/24
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Si après le passage de DANA, l’Espagne vit sa plus grande catastrophe naturelle, elle assiste aussi à une expérience de lumière et d'espoir grâce aux efforts des bénévoles qui rappellent la vraie beauté de l'humanité.

Plus d'une semaine après les inondations meurtrières de Valence, en Espagne, le bilan est lourd : au moins 217 personnes sont décédées, des infrastructures et des moyens de subsistance détruits et de nombreuses personnes privées de toits. À celles et ceux qui se demandent où est Dieu dans cette catastrophe ? Jésus répond : "J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité" (Mt 25, 35-36). Jésus est dans chaque victime de ces terribles crues qui ont causé beaucoup de douleurs le 29 octobre mais en même temps ont fait ressortir le meilleur de l'homme. En une journée, ils ont levé les yeux et se sont regardés. Certes, DANA a provoqué un grand désastre mais aussi un véritable élan de solidarité. Florilège de celles et ceux qui œuvrent actuellement en Espagne et se donnent jusqu’à l’épuisement pour aider leur prochain.

Un élan de solidarité dans les rues et sur les réseaux sociaux

Rapidement après le drame la solidarité s'est organisée. Des distributions de vivres, d'eau, et autres produits essentiels, se sont spontanément mises en place, dans la ville de Valence. Des jeunes comme des plus âgés sont arrivés avec des pelles, des balais, pour aider à nettoyer, malgré des dégâts qui sont vraiment considérables. Ainsi, dans les rues Massanassa, dans la province de Valence, des centaines de bénévoles se sont réunies pour nettoyer la boue et faire évacuer l’eau de pluie dans les égouts.

Dans cet élan de solidarité, les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel. Un forum d’entraide a été créé pour permettre aux personnes touchées par le drame de demander de l'aide en indiquant l’endroit où elles se trouvent, mais aussi pour celles et ceux qui veulent aider en offrant l'hébergement, le transport en voiture, de la nourriture ou encore des vêtements. En véritable vitrine de ce qu’il y a de plus beau dans l’humain, le site regorge de messages de soutien et de propositions d’aide venues de toute l’Espagne. Ainsi Miguel, pilote de drone professionnel à Madrid, propose de l’aide pour la recherche de personnes disparues. Paula de Saragosse, elle, offre ses services aux sinistrés pour le nettoyage de leurs maisons. Patricia, qui sera à Valence du 14 au 17 novembre, promet de préparer de la nourriture. "Et sinon je peux simplement accompagner, écouter ou faire un câlin", écrit cette native de Sant Cugat del Vallès.

2Neizan et Nizan arpentent les rues pour distribuer de la nourriture

Poussant un chariot plein de provisions, avec des gants et des bottes pour se frayer un chemin dans la boue et les innombrables destructions laissées par les DANA, Neizan et Nizan, deux enfants valenciens qui parcourent les rues de Picanya avec un chariot à la recherche de personnes sinistrées qui ont besoin de nourriture, l'eau ou tout type d'aide, sont aujourd'hui un exemple viral de solidarité, d'empathie, d'unité et de résilience face à la catastrophe la plus absolue. Captée en vidéo par les caméras du média espagnol El Chiringuito, l'image de ces deux amis a ému les utilisateurs des réseaux sociaux. Face aux drames et au découragement des gens, ils appellent à ne "jamais abandonner et d'aider vos parents, grands-parents et amis".

3Un poète aux côtés des sinistrés

Parmi les volontaires se trouve aussi le poète dominicain Antonio Praena. Après avoir reçu un appel en détresse d'un ami qui avait perdu sa maison, il a mis ce qu'il pensait pouvoir être utile dans son sac à dos et a traversé le pays pour lui venir en aide. "Il n'y avait que le temps de se saluer brièvement, car tout de suite il a fallu sortir les meubles, enlever des pelletées de boue…, explique-t-il à Aleteia. Et le miracle le plus étonnant a été de découvrir que, lorsque j'ai commencé à marcher, sans savoir comment, en quelques minutes, nous étions des centaines à suivre le même itinéraire."

DANA valencia España iglesia

Pour lui, Dieu est dans chacun de ces bénévoles. "Dieu est là où il y a quelqu'un qui vide l'eau et la boue, quelqu'un qui sauve la vie de quelqu'un, quelqu'un qui distribue de la nourriture, quelqu'un qui rapporte la vérité, quelqu'un qui risque sa vie pour accéder à un endroit inaccessible pour sauver une personne âgée ou un bébé. Dieu est l’endroit où quelqu’un se salit, où quelqu’un serre quelqu’un dans ses bras".

4Le soutien des agriculteurs aux victimes

Avant l’arrivée des secours, dans un acte de solidarité, une centaine d’agriculteurs de toute l’Espagne se sont rassemblés et ont conduit leurs tracteurs dans les zones touchées par les inondations pour aider à dégager les décombres, comme l'a partagé l'Association agricole sur ses réseaux sociaux.

"Nous les avons rejoints parce que nous ne pouvons pas rester les bras croisés et faire comme si de rien n'était", a expliqué un des agriculteurs, David Lafoz, au média El Espanol. Depuis le 2 novembre, il aide à déblayer les rues de Catarroja, des débris, des véhicules entassés, mais surtout de la boue… "Nous resterons aussi longtemps que cela sera nécessaire et aussi longtemps qu'ils auront besoin de nous", assure cet agriculteur de la région de Saragosse.

5Quand l’Église retrousse ses manches 

En plus de l'aide spirituelle, l’Église en Espagne n’a pas hésité à apporter aussi son soutien physique pour nettoyer et aider les personnes touchées par les inondations. Ainsi, le père Federico, prêtre diocésain, et la sœur Fons de la Congrégation du Verbe Incarné ont retroussé leurs manches de soutane et d'habit pour aider à nettoyer les rues.

Eliert, prêtre du diocèse de Getafe, est également venu avec 40 bénévoles pour donner un coup de main. Et comme tous les autres religieux qui se portent volontaires, ils offrent aux gens un réconfort supplémentaire en sachant que l'Église est là à leurs côtés. Par ailleurs, différents groupes ont organisé des heures d'adoration pour prier pour les victimes et ceux qui prêtent main-forte. Et l'Église propose son aide lors des journées diocésaines de collecte les 9 et 10 novembre. Annoncées par l'archevêque de Valence, Enrique Benavent Vidal, les fonds récoltés serviront à financer les besoins essentiels, comme la nourriture et les vêtements, dans les paroisses touchées par les inondations.

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