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Qu’est-ce que le Primat des Gaules ?

Morning view on the saint John cathedral with woman walking on the square in the old town of Lyon city
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Morgane Afif - publié le 03/11/24
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Le pape François a transféré fin juillet le titre de "primat d’Argentine" – réservé traditionnellement à l’évêque du plus ancien diocèse d’un pays – à l’évêque de Santiago del Estero. En France, peu d'évêques bénéficient de ce titre, le primat des Gaules et le primat de Normandie. Pourquoi ?

Le titre semble exhumé d'un vieux livre d'Histoire. Du latin primas, c'est-à-dire "qui est au premier rang", le primat désigne, par tradition, le doyen des évêques, lui-même dérivé de primus, "le plus avancé, premier". La dignité de primat, généralement due à l'ancienneté du siège, conférait à son titulaire une suprématie sur les autres évêques. L'usage remonte au IVe siècle, lorsque certains sièges épiscopaux de l'Église d'Occident reçurent cette dignité pour répondre au titre d'exarque de l'Église d'Orient. Tombé en désuétude dans l'Église de France, ne confère aujourd'hui plus de pouvoir de gouvernement aux évêques qui, seuls, peuvent en bénéficier.

L’archevêque de Lyon conserve la dignité de Primat des Gaules, accordée en 1079 par le pape Grégoire VII, en mémoire de l’établissement de l’Église sous le ministère de saint Pothin, premier évêque de Lyon et de Gaule, mort en l’an 177. Le titre, quant à lui, désormais honorifique, mentionne les "Gaules" en référence aux Trois Gaules impériales dont Lyon était la capitale : la Lyonnaise, l’Aquitaine et la Belgique. Lyon fut en effet la titulaire de ce titre de l'an 12 av. J.-C. à 297 ap. J.-C., lorsqu'elle fut détrônée par l'actuelle ville de Trèves, en Allemagne. C'est Mgr Olivier de Germay, successeur du cardinal Barbarin, à Lyon, qui est désormais primat des Gaules. Le titre de primat de Normandie, quant à lui attribué à l'archevêque de Rouen, aujourd'hui Mgr Dominique Lebrun, est la seule autre primatie à être encore utilisée, en référence à l'ancienneté du diocèse dont les évêques sont attestés dès la fin du IIIe siècle.

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