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Les dix plus beaux Requiem

Orchestre symphonique se produisant en direct dans la basilique baroque à Cracovie, Pologne.

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Valdemar de Vaux - publié le 01/11/24
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En ce 2 novembre, l’Église prie pour les morts en disant la messe pour les défunts, dite aussi messe de Requiem. Une liturgie qui a inspiré de nombreux compositeurs, dont voici une sélection parfaitement subjective.

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Si le beau est un attribut de Dieu, nul doute qu’écouter de magnifiques compositions musicales conduit à lui. Et redonne l’espérance. Surtout quand il s’agit de morceaux écrits pour les défunts. Dans la messe romaine prévue pour les morts, l’introït (sorte de chant d’entrée), commence par les mots "Donne-leur le repos éternel, Seigneur", en latin requiem. Ce mot a servi dès lors à qualifier la messe tout entière puis les compositions musicales écrites pour les textes chantés durant cette dernière. Nombreux sont ainsi les compositeurs ayant écrit introït, Kyrie, graduel, trait, séquence (Dies irae), offertoire, Sanctus, Agnus Dei, chant de communion, répons pour l’absoute dans l’église, répons Subvenite à la levée du corps, absoute sur le chemin du cimetière et devant la tombe In Paradisum… D’autres musiciens ont également écrit des morceaux pour concert, non liturgiques, appelés par extension de sens requiem. En voici une sélection parfaitement subjective.

1L’original : la messe grégorienne

Chant caractéristique de la liturgie latine, le grégorien trouve sa source dans la vie monastique du haut Moyen-âge. Les morceaux de la messe des défunts sont pour la plupart encore valables dans la liturgie réformée après le concile Vatican II, même si l’on chante désormais un Alleluia et que certains répons ont été supprimés, notamment à la fin de la messe.

2Le précurseur : le Requiem de Johannes Ockeghem

À la fin du XVe siècle, le compositeur Johannes Ockeghem (1420-1497), d’origine flamande, est le premier à écrire un requiem polyphonique, qui fait entendre les sonorités médiévales, moins habituelles pour les oreilles contemporaines. À vrai dire, il ne fut certainement pas le premier, mais sa partition est la plus ancienne parvenue jusqu’à nous. Maître de chapelle des rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII. Son requiem a probablement été écrit pour la mort d’un des deux premiers, en 1461 ou 1483.

3Le plus royal : le Requiem d’Eustache du Caurroy

Comme le précédent, Eustache du Caurroy (1549-1609) a été compositeur à la Chambre du roi de France à partir de 1595. Il a composé ce requiem pour qu’il soit joué à la mort d’Henri IV, survenue en 1610. La partition a servi pour les descendants du Vert-Galant inhumés dans la basilique royale de Saint-Denis. 

4Le plus baroque : le Requiem de Jean Gilles

Mort à 37 ans, Jean Gilles (1668-1705) est un compositeur méridional baroque peu connu. Maître de musique de la cathédrale de Toulouse, il a composé pour des notables de cette cité un requiem qui ne fut jamais payé par ses commanditaires. Jean Gilles décida donc de le garder pour ses propres funérailles. Il fut également joué pour les obsèques de Rameau et de Louis XV. 

5Le plus classique : le Requiem de Mozart

Assurément, le requiem de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) est le plus répandu. L’Autrichien l’a composé l’année de sa mort, sans parvenir à l’achever. Ce qui sera fait à la demande de son épouse Constance par trois élèves du maître. 

6Le plus long : le Requiem de Brahms

Johannes Brahms (1833-1897) n’a pas tellement cherché à produire une œuvre liturgique quand il a composé, en 1868, son « requiem allemand », c’est-à-dire non catholique. Une partition pour solistes, chœur et orchestre qui s’inspire autant de la messe des défunts que de textes de l’Écriture (dans la bible de Luther) pour le rendre plus œcuménique. Particulièrement long, il dure entre 70 et 80 minutes.

7Le plus romantique : le Requiem de Verdi

Associé à la naissance d’un nation italienne et figure emblématique du Risorgimento, Giuseppe Verdi (1813-1901) est aussi l’auteur d’un requiem très connu et imprégné des sonorités romantiques. Exécuté pour la première fois à Saint-Marc, à Milan, en 1874, il n’est pas le seul qu’il a composé, mais le premier avait donné lieu à une querelle avec d’autres musiciens. 

8Le plus grandiose : le Requiem de Fauré

Organiste titulaire de l’église de la Madeleine, à Paris, Gabriel Fauré (1845-1924) n’est pas seulement l’auteur du Cantique de Jean Racine, mais aussi d’un requiem considéré comme son chef-d’œuvre et composé en 1887. À 42 ans, le musicien adapte la liturgie en omettant la séquence Dies irae. Joué en 1893 pour le centenaire de la mort de Louis XVI, il a aussi été adapté au jeu symphonique par Fauré.

9Le plus parisien : le Requiem de Maurice Duruflé

Maurice Duruflé (1902-1986) assistait Louis Vierne, organiste titulaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris quand celui-ci mourut soudainement. Vivant à partir de 1930 place du Panthéon avec son épouse Marie-Madeleine, elle aussi organiste, Duruflé créa en 1947 un requiem très influencé par la messe grégorienne et dont il existe trois orchestrations.

10Le plus œcuménique : le Requiem de la réconciliation

Pour les cinquante ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1995, l’académie internationale de Stuttgart commande un requiem bien particulier : la messe catholique des morts a été découpée en quatorze morceaux confiés à quatorze compositeurs représentant quatorze nations impliquées dans le conflit. Le résultat est…œcuménique.

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