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Une toute première mission d’évangélisation à Gode, en Éthiopie

GODE-ETHIOPIE

La mission à Gode.

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Bérengère de Portzamparc - publié le 17/10/24
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Dans le cadre de la Semaine mondiale missionnaire, découvrez la vie de la mission dans le monde entier. Aujourd’hui, direction l’Éthiopie et la ville de Gode, où sept missionnaires catholiques sont “aux frontières de l’Évangile”, en y vivant la toute première mission d’évangélisation. Un témoignage édifiant.

Sauriez-vous placer la ville de Gode sur une carte ? L’exercice n’est pas simple… Cette modeste ville se trouve au sud-est de l'Éthiopie. La grande majorité de la population y est musulmane. Il existe néanmoins une petite présence chrétienne avec des communautés orthodoxes et évangéliques, et une encore plus petite présence de l'Église catholique, avec une toute jeune mission qui compte seulement sept missionnaires, dont trois volontaires. "Nous vivons aux ‘frontières de l'Évangile'", confie ainsi à l’agence Fides sœur Joaquin Brown, l’une des sept missionnaires de cette région somalienne de l'Éthiopie. Et il s’agit bel et bien d’une réalité. 

Première mission d’évangélisation

Être à la frontière de l’Évangile, c’est faire découvrir le message de Jésus par une présence et une attention aux plus pauvres auprès d’une population qui ignore tout du Christ. "C'est une expérience de notre mission d'être des canaux de la bonté de Dieu dans nos actions comme dans nos paroles", reprend joliment la sœur Joaquin. Parmi les trois volontaires, il y a par exemple Jésus, un physiothérapeute espagnol qui, dans son travail, "rayonne" la présence de l'Église à l'hôpital. "Il est également en contact direct avec les malades qui viennent lui demander de l'aide depuis leur domicile." Jésus est accompagné de deux diplômés éthiopiens qui ont décidé de se porter volontaires pour une période donnée. "Avec Tesamma, Abdella, Bethelem et moi-même, ils forment l'équipe missionnaire de Gode", reprend sœur Joaquin. "Nous reconnaissons le grand privilège de faire partie de la première mission d'évangélisation que le Seigneur nous a confiée. Sa présence dans l'Église, concrétisée pour nous par nos prêtres, nous fortifie et nous encourage non seulement à continuer, mais à "aller plus loin"" !

La visite du nonce mouvementée

Pour aller plus loin, encore faut-il pouvoir vivre les sacrements au quotidien, et ce n’est pas si évident. Surtout qu’il n’y a pas de prêtre parmi les sept missionnaires. Le témoignage de sœur Joaquin est à ce titre édifiant, quand elle raconte la dernière anecdote en date. "Nous venons de faire l'expérience de l'attention et de la sollicitude de l'Église à travers la brève visite du nonce ici en Éthiopie", écrit ainsi la missionnaire. "Normalement, c'est le Préfet Apostolique de l'Église locale, le père Angelo Antolini, OFM Cap, qui nous rend visite tous les quinze jours pour célébrer la sainte messe et nous aider dans notre mission de témoignage de la présence du Christ, notamment par notre travail auprès des femmes vulnérables et de leurs enfants, et par la transformation de notre désert en cultivant des fruits et des légumes pour nous rendre plus autosuffisants", détaille la religieuse. "Pour diverses raisons, le père Angelo a dû s'absenter, un prêtre qui s'était gentiment proposé de venir pour quelques jours, a eu un deuil dans sa famille, et sans aucun remplaçant, nous nous sommes ainsi retrouvés sans Messe pendant plus d'un mois."

C’est dans ce contexte que l’annonce d’une brève visite de Mgr Antoine Camilleri, le nonce apostolique d'Éthiopie et de Djibouti, a été particulièrement appréciée par la très petite communauté catholique. Et la sœur de poursuivre, "pour arriver jusqu'à nous, le nonce a bravé le fléau des myriades d'insectes et de coléoptères qui étaient arrivés à la suite des pluies, que nous espérions voir tomber car nous en avions eu très peu jusqu'alors. Nous avons donc reçu à la fois la pluie naturelle et la grâce surnaturelle ! La Sainte Messe, les homélies sur la Parole de Dieu, la possibilité de se confesser... nous avons eu le don d'entendre à nouveau la proclamation de la vie de l'Église dans les différents lieux, et d'être réconfortés par la nouvelle de la dernière lettre apostolique du Pape sur sainte Thérèse de Lisieux".

Un déluge de pauvreté

"Après le départ du nonce, poursuit la missionnaire, nous sommes revenus à certaines des urgences concrètes posées par la pluie tant attendue, notamment la coupure d'électricité. Même si nous disposons d'un générateur, le prix élevé de l'essence nous oblige à être prudents et, de toute façon, il ne peut pas répondre à tous nos besoins, dont l'un est de pouvoir pomper de l'eau pour nous et pour nos voisins détenus de la prison, qui ont besoin de 20.000 litres chaque jour !" "Les jours suivants, nous avons trouvé devant notre porte ce qui semblait être un "déluge de pauvreté." Des gens qui avaient désespérément besoin d'une aide immédiate, de nourriture comme de soins. Chaque fois que j'emmène des pauvres à l'hôpital, je suis frappée par la complexité de leur situation : non seulement ils sont malades et ne peuvent souvent pas parler la langue du médecin traitant, mais ils ne savent pas grand-chose du fonctionnement de leur corps. Ils ressemblent à des "agneaux conduits à l'abattoir", poussés et traînés d'un examen à l'autre, sans jamais poser de questions ni même comprendre ce qui se passe, recevant des bouts de papier qu'ils ne peuvent pas lire, pour des médicaments qu'ils ne peuvent pas s'offrir et qu'ils ne sauraient même pas comment prendre".

Si la venue du nonce a été un “baume” pour l’âme des missionnaires, assurément cela leur a redonné la force de faire face à leur mission, au plus près des hommes et des pauvres. En cette semaine mondiale missionnaire, prions pour ces sept missionnaires aux frontières de l’Évangile, en 2024, preuve s’il en était besoin, de la nécessité de continuer à soutenir plus que jamais l'annonce de l'Évangile aujourd'hui encore, et partout dans le monde. 

En partenariat avec les Œuvres Pontificales Missionnaires

OPM
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