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Un rêve libanais

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Jean-Étienne Rime - publié le 14/10/24
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Et si ce rêve n’était pas la solution ? Notre chroniqueur se prend à imaginer un avenir pour le Liban, un Liban aux seuls Libanais qui, enfin, peut se prendre en main sans être l’otage de personne.

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Hier soir, j’ai regardé un reportage sur la situation au Liban. La tête pleine de ces images de catastrophes, d’enfants errants au milieu des ruines, d’hôpitaux surchargés, j’ai eu du mal à m’endormir. Images tenaces qui donnent mauvaise conscience à l’Occidental que je suis dans sa routine confortable. Le sommeil venant, j’ai fait un rêve étonnant et je vais vous le raconter.

Dans ce Liban déchiré de toute part, terre où les conflits d’ailleurs trouvent des champs de bataille, les responsables religieux se sont réunis dans la plus grande discrétion. Il y a là des imams sunnites et chiites, des druzes, des chrétiens bien sûr et même un rabbin. Cette réunion ultraconfidentielle a été initiée par un évêque maronite qui s’est adressé tout simplement à ses invités en leur disant : "Nous nous opposons depuis des siècles, nous sommes financés et armés par des puissances étrangères qui règlent leurs conflits dans notre pays en nous instrumentalisant et nous n’allons jamais nous en sortir. Le Liban est-il définitivement voué à recevoir les roquettes et missiles des autres, subir attentats et invasions ? Réunissons-nous et tentons de régler nos tensions entre nous."

Une vraie réunion  secrète

Ils sont tous venus dans la discrétion la plus absolue. Personne n’a parlé de cette rencontre à son entourage — une vraie réunion secrète — et en effet, tous partagent le constat d’un Liban martyrisé depuis si longtemps et sans issue possible tant les puissances étrangères et les religions attisent les haines et les rancœurs. Dans le brouillard de mon rêve, je ne sais plus qui a eu l’idée de demander la neutralité du Liban aux Nations-unies et imposer l’expulsion toute influence étrangère mais tous se retrouvent autour de cette proposition. On décida d’aller à New-York pour ensemble demander la neutralité.

D’un même chœur

Quelle expédition ! Tout devait se dérouler dans la plus grande confidentialité pour éviter tel ou tel chantage d’un mollah, la pression d’Israël ou les vaines promesses d’un grand groupe financier. L’évêque prit un billet pour Paris, les musulmans firent escale à Rabat, d’autres passèrent par les diverses capitales européennes pour converger vers le cœur de Manhattan. Sans le moindre rendez-vous, ils se retrouvent au Palais de verre de l’ONU et demandent à rencontrer le secrétaire général. Stupeur générale ! On est ici pourtant habitué aux délégations les plus hétéroclites, mais des religieux sensés s’opposer arrivant sans avertir pour rencontrer le grand chef, c’était une première… 

D’un même chœur, les voici expliquant leur démarche : "Nous voulons nous prendre en charge nous-mêmes. Nous ne voulons plus d’étrangers, être otages des nations, nous ne voulons plus de Russes, d’Iraniens, d’Israéliens, de Saoudiens, d’Européens ou d’Américains, nous ne voulons plus être assistés par tel ou tel mouvement religieux, nous refuserons les financements qui conduisent systématiquement à une corruption maladive, nous voulons nous prendre en mains et tenter pour une fois de résoudre nos tensions entre nous. Nous voulons être reconnus comme un pays neutre." Étonné, le secrétaire général écouta attentivement et promis d’en parler au conseil de sécurité et à la commission permanente tout en pensant que c’était illusoire mais après tout, on avait imaginé des dizaines de plans de paix, jamais celui-ci, alors pourquoi pas ?

Sonnerie de réveil. J’ouvre les yeux, le Liban est un État neutre, le Liban est en paix, les Libanais se sont pris en charge seuls. Nous étions un jour d’octobre au mitan du XXIe siècle. 

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