Campagne de Carême 2025
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Sœur Zulema, religieuse de la congrégation des Petites Sœurs des personnes âgées abandonnées à Barbastro, en Espagne, a consacré sa vie à une noble mission : aider les personnes âgées en fin de vie. Elle se souvient particulièrement de ce Vendredi Saint, lorsqu’une résidente âgée de la Maison Padre Saturnino, très affaiblie, semblait proche de la fin. Au lieu de participer à la procession dans les rues de la ville espagnole, la religieuse a choisi de rester auprès de cette vieille femme, devenue veuve quand elle avait encore quatre jeunes enfants à élever.
La petite sœur a placé un fauteuil près de son lit et la dame lui a dit : « Jésus a toujours été à mes côtés et Il ne m’a jamais lâché la main. Je voudrais que vous me teniez la main, car je crois que Jésus m’appelle ». Sœur Zulema lui prend la main et s’endort et à son réveil, la dame était morte. « Apaisée après tant de souffrances, elle est partie dans l’éternité, en passant de mes mains aux mains de Dieu. L’accompagner à ce moment-là était sublime » a expliqué sœur Zulema à l’édition espagnole d’Aleteia. Elle ajoute : « La mort n’est qu’un transfert. Quand une personne meurt, il faudrait se mettre à genoux car c’est Dieu qui vient la chercher ».
Sa propre expérience de la maladie - une polyarthrite rhumatoïde - l’aide à se sentir plus proche des personnes âgées et, même si elle ne peut pas faire de grandes choses, elle sait qu’elle peut avoir des attentions délicates afin que ces personnes soient bien nourries, bien habillées, entourées… « Notre arme, c’est l’amour » aime-t-elle dire. Pour faire cela, sœur Zulema puise sa force en Dieu, mais aussi dans les rencontres qu’elle fait, avec des amis, des employés ou encore avec des personnes âgées elles-mêmes. « Voir des gens remplis de paix dans la souffrance m’a beaucoup aidée », confie-t-elle, se rappelant entre autres de ses parents, qui lui ont servi de lumière dans son parcours.
Prendre soin des corps pour sauver des âmes
Elle se souvient avec tendresse des derniers instants de son père, entouré de ses nombreux enfants qui, apaisé, priait : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien » et leur disait : « L'éternité est merveilleuse, ne me gardez pas dans ce monde ». Sœur Zulema se souvient également de la mort de sa mère, qui a été guérie de sa peur de mourir, grâce à une sorte de vision qu’elle avait eu en soins intensifs, et dans laquelle ses deux enfants décédés la conduisaient à travers une belle vallée.

Sœur Zulema sait que sa mission et celle de ses consœurs est importante : « Toutes ces personnes âgées viennent ici après le long chemin de leur vie, et le Bon Samaritain guérit leurs blessures, non seulement physiques mais aussi spirituelles », explique-t-elle. En prenant soin des corps, « vous rapprochez Dieu des personnes » et « vous sauvez des âmes ».
Au cours des 28 années de sa mission auprès des Petites Sœurs des personnes âgées abandonnées, sœur Zulema a vécu des moments heureux et d’autres moins, mais son amour pour sa mission est resté intact, et aujourd’hui elle ne peut que rendre grâce à Dieu. Sa vie simple lui apporte une immense paix, car chaque jour elle cherche à mettre en pratique les paroles de l’Évangile : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité » (Mt 25, 35-36).