Conjuguer foi et traditions locales : c'est l'ambition du pèlerinage "Feiz et Breizh". Son nom ne laisse guère place au doute, il s'agit d'un pèlerinage breton jusqu'au bout des ongles (Feiz e Breizh signifie "Foi en Bretagne", ndlr). Sa mission ? "Toucher spirituellement les familles, en terre de Bretagne, et se faire missionnaire auprès de la jeunesse bretonne."
Né en 2017 d'une initiative paroissiale, avec l'accord et le soutien du diocèse de Vannes, le pèlerinage Feiz e Breizh s'appuie sur un ensemble de coutumes issues du folklore breton, ainsi que sur la tradition, en choisissant la forme extraordinaire de la liturgie romaine. "Nous avons besoin de plus de grandeur, de beau, de vrai et de sacré dans nos vies agressées par l’esprit du monde", explique à Aleteia Bertrand de Tinténiac, président de Feiz e Breizh. "Aussi vrai que le fond devrait appeler la forme, la forme donne toute sa majesté au fond."
En s'appuyant sur la vie des saints bretons, le pèlerinage Feiz e Breizh veut encourager l'attachement au patrimoine culturel et religieux de Bretagne. Drapeaux parsemés de mouchetures d'hermine, croix et bannières de procession et parfois costumes traditionnels, danses et chants bretons, binioù... Tout y est. Au départ de Languidic (Morbihan), les pèlerins rejoindront Sainte-Anne d'Auray à pied, où ils feront revivre un rite ancien : celui du triple tour de la basilique, faisant ainsi honneur à la Trinité. Cette procession, pendant laquelle sont chantées les litanies de sainte Anne en latin, sera suivie d'une messe, célébrée par Mgr Castet, évêque émérite de Luçon.
De plus en plus de pèlerins chaque année
Chaque année, le nombre de pèlerins augmente. Alors que les éditions précédentes avaient rassemblé entre 150 et 480 pèlerins, l'année 2023 avait déjà été marquée par un pic de participants (1.200). En 2024, l'organisation attend 2.000 pèlerins, auxquels s'ajoutent des centaines d'accompagnants pour la messe du dimanche et 130 bénévoles. Un engouement qui n'est pas sans rappeler celui suscité par le pèlerinage de Chartres, contraint de clôturer ses inscriptions plus d'un mois avant son départ pour la Pentecôte 2024 ! Pour Bertrand de Tinténiac, cet enthousiasme à l'égard des pèlerinages "de tradition" s'explique "par la quête de sens et de sacré qui anime les âmes en ces temps confus". Et le président de Feiz e Breizh de résumer : "Sûrement faut-il voir dans cet écrin rituel, que permet la liturgie dans une forme 'traditionnelle', une dimension sacrée, ordonnée, faites de respirations et de silences qui rassure tant elle est hors de l’esprit du monde."