Aider les anciens détenus à retrouver une dignité d'homme, Joshua Stancila en a fait une vocation. Originaire de Caroline du Nord, aux États-Unis, il a fondé l'association "Living with Convictions (LWC)" qui, en lien avec l’Église catholique, propose des logements de transition aux personnes sortant tout juste de prison. Cette délicate et difficile étape qu'est la réinsertion dans la société, Joshua la comprend tout particulièrement, ayant lui-même été condamné. À sa sortie de prison, il y a dix ans, Joshua a réussi à reprendre pied relativement rapidement grâce à quelques rencontres providentielles et le soutien sans faille d'amis et de parents. Mais les épreuves n'ont pas manquées.
"Vous avez l'impression d'avoir une cible sur le dos, et tous ceux que vous rencontrez le savent", a-t-il confié à l'édition slovène d'Aleteia. Mais au fil des années , après avoir retrouvé une situation stable en tant qu'écrivain et monteur vidéo, il a développé en lui un profond désir de créer une association pour aider les autres détenus à se réinsérer dans la société. C'est ainsi que "Living with Convictions" est née. L'objectif de l'association : donner aux anciens prisonniers un toit, condition essentielle au retour à l'emploi et à une certaine stabilité.
Des maisons pour se remettre debout
Pour Joshua, la nature déshumanisante de la prison affecte grandement l'estime de soi d'une personne. "Vous devenez un prisonnier avec un numéro et c'est la seule manière dont les gardiens vous traitent", confie-t-il encore. "Living with Convictions" au contraire, cherche à redonner de la dignité aux personnes qu'elle accueille. Depuis la création de l'association, deux maisons ont été construites permettant d'accueillir quelques résidents. Mais impossible de répondre à l'ensemble des demandes. "Si nous avions dix maisons au lieu de deux, nous les remplirions toutes à 100 pour cent ", assure-t-il.
Les maisons sont tout ce qu'il a de plus ordinaire, reprend volontiers Joshua. Les habitants vivent, font leurs courses et mangent souvent ensemble. Ils s'entraident pour le transport aller-retour au travail ainsi que pour les rendez-vous médicaux. Joshua organise personnellement plusieurs heures de transport pour les résidents, car tous n'ont pas de permis de conduire et partagent alors des véhicules. Les voisins ne trouvent aucune raison de se plaindre. À bien des égards, les résidents se sont révélés plutôt discrets, ce qui était exactement l'intention de Joshua. La coopération quotidienne est une richesse extraordinaire, vécue d'une manière ordinaire : des hommes et des femmes qui, par la miséricorde de Dieu, sont devenus des personnalités nouvelles, grâce aux mains et aux yeux de ses ouvriers.