Rozalia et Zosia, deux jeunes étudiantes polonaises faisant partie du Service Volontaire Missionnaire Salésien "Jeunes pour le Monde" de Cracovie, sont parties en mission pendant trois mois en Inde. Installées d’abord à Shajouba, dans les montagnes, l'État du Manipur, derrière le Bangladesh, elles ont ensuite rejoint Lamphouapasna, dans le même État. Une mission passionnante, bouleversante mais aussi, par moments, difficile. De retour en Pologne, elles se sont confiées avec franchise sur un Dans chaque lieu, elles ont fait du soutien dans une école salésienne : chants et danses avec les plus jeunes, préparation aux examens avec les plus âgés. Leur présence a été très appréciée : "On voit que ces enfants en sont très contents. Comme nous ne sommes restés que trois mois, nous ne pouvons pas démarrer de grands projets. Nous passons juste du temps avec eux", souligne Rozalia. Elles ont aussi rendu visite à des personnes fragiles ou isolées et témoignent combien elles ont été touchées par leur vulnérabilité. "C'était un beau moment de rendre visite aux personnes âgées et aux pauvres. Nous avons distribué des paquets de riz dans quatre villages. La joie de ces gens était très touchante", confie Rozalia.
Ce désir missionnaire, Rozalia en est habitée depuis toute petite. "Dès mon enfance, j'ai été élevée dans un esprit missionnaire. J'ai participé à des vacances missionnaires avec Dieu, et je faisais partie d’un groupe missionnaire en Pologne", confie la jeune femme qui ressentait depuis toujours l’envie de partir. Quant à Zosia, elle a décidé de sauter le pas "non seulement pour voyager, mais aussi parce qu'il y a une bonne ambiance, des gens formidables et qu'on peut apprendre beaucoup de choses intéressantes sur la culture et le monde, le tout dans un esprit religieux".
Des joies et des difficultés
La vie n’est pas pour autant facile tous les jours. "Il y avait des moments où j'étais prête à rester ici plus longtemps, parce que nous avons vécu des choses que nous ne vivrons jamais en Pologne, et c'était magnifique, mais à d’autres moments, j'avais envie de prendre ma valise et de repartir !", raconte Zosia. "Leur culture est difficile pour nous", renchérit-elle. Les conditions de vie sont assez spartiates, le rythme est tout autre que celui auquel elles sont habituées en tant qu’étudiantes à Cracovie. "Nous avons beaucoup d'amis là-bas, il se passe beaucoup de choses. Ici, c'est la paix, la tranquillité et les mêmes devoirs chaque jour. D’un autre côté, chaque jour est imprévisible et on ne sait jamais ce qui nous attend." Autre différence culturelle, la ponctualité. "Il est difficile d’établir un programme d’action ou un rendez-vous précis, car les gens ici n’y attachent pas beaucoup d’importance", constate Zosia. "Ils ont du temps pour tout et il faut l'accepter. Il faut tenir compte du fait que si nous avons un rendez-vous à 10h, quelqu'un viendra probablement à 10h30", sourit Rozalia.
Toutes deux repartent néanmoins pleines de la joie qu’elles ont su transmettre aux personnes rencontrées, aussi bien aux enfants qu’elles ont accompagnés dans leurs devoirs qu’aux personnes seules qu’elles ont visitées. "Ce sont souvent des gens seuls. Nous avons rendu visite à une dame alitée et à qui personne ne semblait rendre visite. Je ne sais pas ce qu'elle a mangé pendant la semaine. Et quand nous sommes venues, elle était si heureuse ! C'était notre lumière de départ !", souligne Rozalia.