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“Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest”, la remarquable performance d’Inoxtag

« Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest », Inoxtag.

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François Morinière - publié le 21/09/24
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Le succès himalayesque du documentaire « Kaizen – 1 an pour gravir l’Everest », suscite la polémique, mais dit beaucoup de la démarche d’un influenceur qui marque son public en sortant du monde virtuel. Se reconnecter à la nature, se dépasser, recevoir des autres, constate notre chroniqueur François Morinière, est une expérience qui apprend à devenir meilleur.

Inoxtag, de son vrai nom Inès Benazzouz, est un vidéaste et streamer franco-algérien de 22 ans, star montante auprès du jeune public grâce à ses audiences sur la plateforme de contenus YouTube. Passionné de jeux vidéo, il s’est lancé un incroyable défi personnel en décidant de gravir rien de moins que l’Everest, alors qu’il n’est pas sportif et n’a jamais pratiqué l’alpinisme. Il a réussi son exploit et l’a filmé dans le documentaire Kaizen, produit avec Webedia. Le jeune créateur de contenus s'est propulsé le temps d'une soirée sur les hauteurs du box-office français.

Une audience himalayesque

Projeté à l'occasion d'une unique séance vendredi 13 septembre au soir, dans plusieurs centaines de cinémas en France et à l'étranger, le documentaire a cumulé pas moins de 300.000 entrées. Un niveau himalayesque, supérieur par exemple aux entrées, lors du premier jour d'exploitation, du plus gros succès de l'année en salle, Un p'tit truc en plus (certes, en comptant aussi, dans le cas de Kaizen, des places vendues dans des pays francophones). La mise en vente des billets a déclenché un véritable raz-de-marée. Une diffusion gratuite était pourtant programmée dès le lendemain sur YouTube. Tout cela a été possible car les productions y sont de plus en plus professionnelles, capables d’arriver maintenant au cinéma.

Depuis une semaine, la polémique enfle tout de même car la dérogation donnée pour une sortie exceptionnelle au cinéma en dehors des cadres (toujours un mercredi, et avec un temps minimum pour une distribution hors salle en vidéo) n’a pas été respectée. Il semble réellement que la situation ait échappé à tout le monde, face à l’incroyable demande. Le film devait être vu dans 500 salles au maximum, et on parle finalement de 800.

Une découverte du réel

Au-delà de tous ces aspects réglementaires et marketing, les propos de ce jeune homme sont assez éclairants sur son expérience : « Ça a duré un an. J'ai appris l'alpinisme, les valeurs de la montagne : le partage, la confiance, le respect, l'humilité… La montagne, c'est un lieu très spirituel. Ça m'a permis de déconnecter de mon monde virtuel et de me reconnecter à la nature et à moi-même. Je suis sur YouTube depuis que je suis tout petit. Beaucoup de gens me suivent. Tout tourne souvent autour de moi. En arrivant dans un milieu où je ne suis personne, j'ai pris du recul. Enfin, j'ai appris que les grandes aventures ne se faisaient jamais seul. Mathis [l'alpiniste chef de l'expédition, ndlr], mes sherpas et toute l'équipe m'ont beaucoup aidé. J'ai appris des autres, avec toujours cette idée de mener des aventures pour devenir meilleur que celui que j'étais hier. »

La grandeur de la Création 

Au-delà de l’incroyable succès d’audience, saluons sa maturité et le bel exemple qu’il donne de dépassement de soi. Sans tomber dans les grands poncifs, on peut voir combien un grand nombre de jeunes ont besoin de perspectives, de modèles, de projets. Rapprochons les leçons de cet évènement des propos du général Pierre de Villiers qui se dit toujours admiratif des jeunes des cités qu’il rencontre très souvent, et dont il sent tout le potentiel, à condition de leur donner un cap exaltant, un cadre et un chef.

Et puis revenons pour finir à l’exploit sportif, que tant d’hommes ont voulu accomplir sans y parvenir, avec un taux d’échec d’environ 30%, sachant que l’aventure s’adresse d’ordinaire à des alpinistes très chevronnés, habitués de l’Himalaya. La performance d’Inoxtag est donc tout à fait remarquable. « Chomolunga », le nom népalais du sommet, c’est-à-dire « déesse des vents » ne se laisse pas facilement conquérir, compte-tenu notamment de ces fameux vents glaciaux violents qui peuvent se lever très rapidement. Soixante-et-onze ans après l’exploit de sir Edmund Hilary et son sherpa Tensing Norgay, l’Everest reste un mythe et le symbole de la grandeur de la Création.

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