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JO de Paris 2024 : des catholiques du monde entier choqués par la cérémonie d’ouverture

Morgane Afif - publié le 29/07/24
Si la presse française et internationale ont, de manière générale, salué avec engouement la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 du 26 juillet, les réactions n’ont pas été unanimes.

C’est avec amertume et affliction que la majorité des chrétiens de France et du monde entier a découvert, vendredi 26 juillet au soir, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Pourtant la promesse était belle. Sur des images de synthèse diffusées depuis des mois, des péniches s’engageaient sur la Seine, entourées de tribunes en liesse d’où jaillissent les drapeaux des nations, vers un coucher de soleil qui rayonne à l’horizon. Ce n’est pourtant pas le souvenir qu’en garderont les 2,2 milliards de chrétiens du monde, dont un bon nombre, sans faire de généralité, ont été profondément heurtés par les partis pris de la mise en scène des JO 2024 – ou mise en Cène –, qui a opté pour un détournement bacchanal et idéologique de la religion.

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Une parodie de la Cène a été proposée lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, 26 juillet 2024.

La réaction des chrétiens

Sans surprise, les Églises locales ont tour à tour pris position pour déplorer la mise en scène de la sainte Cène, le dernier repas du Christ avant sa condamnation et sa mise à mort sur la Croix. Le Conseil des Églises du Moyen-Orient, qui rassemble les Églises catholique romaine, melkite, maronite, arménienne, syriaque et chaldéenne, a ainsi regretté "la moquerie des mystères du christianisme et de ce qui est sacré pour des milliards de personnes". Ses signataires ont aussi constaté avec désolation : "Si le respect et l'amitié sont des valeurs fondamentales dans la culture des Jeux Olympiques, comment le Comité olympique peut-il accepter que ses valeurs soient bafouées ? [...] Se moquer des croyances des autres révèle une tendance cachée à les supprimer, ce qui peut conduire celui qui s'y engage à des pratiques contraires aux valeurs de la démocratie." 

Si l’Occident a très largement salué "La cérémonie d'ouverture olympique la plus élégante de tous les temps", selon le titre du New-York Times, d’autres voix se sont élevées aux États-Unis. Plusieurs évêques ont ainsi blâmé cette "immonde parodie de la Cène", tel que Mgr Robert Barron, évêque de Winona-Rochester, pointant du doigt une “société postmoderne est profondément laïque qui a fait du christianisme son ennemi”. Réagissant aux excuses du comité olympique, l’évêque a déploré, dans une vidéo publiée sur X, "une tolérance qui ne va que dans un sens et qui ne s’adresse pas aux deux milliards de chrétiens qui peuplent cette planète. Tout le monde est le bienvenu dans cette diversité bienveillante, sauf ceux dont les idées n’adhèrent pas à cette idéologie".

Une indignation qui dépasse le rang des catholiques

Au Chili, Mgr Fernando Chomali, archevêque de Santiago, capitale du pays, s’est lui aussi indigné sur X, condamnant "la parodie grotesque de ce qui est le plus cher à notre foi, nous les catholiques : l'Eucharistie. L’intolérance des ‘tolérants’ n’a pas de limite. Ce n’est pas ainsi que se construit une société fraternelle." Les catholiques ne sont pas les seuls à s’être insurgés contre les partis pris du comité artistique. L’institution al-Azhar, la plus haute autorité musulmane en Égypte, a elle aussi condamné "les scènes représentant Jésus-Christ dans une image offensante [...] qui a vexé les croyants de diverses religions à travers le monde et travestit la morale et les nobles valeurs humaines." La plus haute institution islamique sunnite d'Égypte a ainsi rappelé que Jésus, dans l’Islam, est un prophète à qui est dû le respect. L'Église orthodoxe russe s’est elle aussi joint aux critiques pour fustiger la cérémonie, alors que la Russie a elle-même été exclue de l'événement en raison de la guerre en Ukraine.

Elon Musk, dirigeant de Tesla, Space X et X, sans être connu pour son engagement religieux, s’est indigné à son tour : "À moins qu’il n’y ait plus de courage pour défendre ce qui est juste et juste, le christianisme périra" avant de déplorer une mise en scène "extrêmement irrespectueuse envers les chrétiens". L’entreprise de télécommunications basée aux États-Unis C Spire, sponsor des Jeux olympiques de Paris, a quant à elle retiré sa campagne publicitaire des JO 2024 au lendemain de la cérémonie d’ouverture. Sa décision a été annoncée sur X : "Nous avons été choqués par la parodie de la Cène lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris."

Certaines voix s’élèvent dans la presse internationale 

La polémique n’en finit pas de défrayer la presse, par-delà les frontières. Si la presse catholique est montée au créneau, en Espagne, Pologne, en Italie, à Malte, au Venezuela, en Chine ou aux États-Unis, la presse généraliste s’est elle aussi emparée de la polémique. Lundi 28 juillet, le quotidien italien de centre gauche La Repubblica titrait "Le spectacle olympique ‘blasphématoire’ ? ‘Aucune référence au Christ et à la Cène’ pour son directeur artistique". Le quotidien conservateur Il Giornale publiait quant à lui un entretien avec Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie : "Pas besoin de scènes irrespectueuses. La condamnation est justifiée". Au Liban, le quotidien francophone L’Orient - Le Jour publiait à son tour, le 28 juillet : "Des voix religieuses s’élèvent contre "l’outrance et la provocation de certaines scènes" de la cérémonie d'ouverture." 


Aux États-Unis, cette fois, le Washington Post titrait “Les drag queens brillent à l'ouverture des Jeux olympiques, mais le tableau de la "Cène" suscite des critiques” avant de décrire “une démonstration d'inclusivité sans précédent, [où] les drag queens ont occupé le devant de la scène lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, mettant en valeur le rôle dynamique et influent de la communauté LGBTQ+ française”. La chaîne polémique Fox News s’est à son tour emparé du débat dans un article déployant la position de Mgr Barron, cité plus haut, dans un article intitulé “Les chrétiens ne doivent pas être faibles face au spectacle d’ouverture des Jeux olympiques”. “Tendre l’autre joue ne veut en aucun cas dire qu’il faut demeurer passif”, a ainsi sous-titré la chaîne d’informations. Le New York Times, lui, n’a pas daigné rendre compte des scènes qui sont à l’origine de la polémique, qu’il s’agisse de la parodie biblique ou de la décapitation de Marie-Antoinette devant la Conciergerie. Le résumé du quotidien new-yorkais, pourtant, retraçait de minute en minute toute la cérémonie d’ouverture.

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