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Au secours, ma fille est une fashion victim !

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Subbotina Anna I Shutterstock

Karine Triot - publié le 28/06/24

Maquillage, vêtements, tatouages… Alors que leur image de soi est en pleine construction, les adolescentes sont les cibles évidentes du marché juteux de l’apparence. Comment les accompagner pour qu’elles ne deviennent pas les victimes d’une dictature de la mode ?

Les chiffres sont vertigineux. 24 collections par an chez Zara, 73 jeans vendus chaque seconde dans le monde. Aujourd’hui, les vêtements n’ont plus tant pour fonction de vêtir, que de faire se sentir belle et identifier son appartenance à un groupe. Ces nouveaux besoins, qui sont en réalité des désirs, illimités, sont fabriqués par un système économique basé sur une soif insatiable de consommation. Pierre angulaire de ce système, la publicité titille la volonté qui a bien du mal à résister à l’alliance des neurosciences et du ciblage marketing. Plus on est jeune, plus on est sensible à la séduction des messages, c’est pourquoi enfants et adolescents sont depuis longtemps les interlocuteurs privilégiés des publicitaires.

Comment aider une adolescente à rester mesurée ? On peut d’abord l’interpeller sur la fonctionnalité première du vêtement : habiller. Et lui apprendre que les vêtements ont un côté pratique et un côté social. Le côté pratique consiste à porter des vêtements adaptés à son activité. Reconnaissons que les tongs, le maillot et le débardeur sont des tenues idéales pour la plage. Pas pour faire une randonnée en montagne. Il y a des tenues appropriées pour aller travailler. Pourquoi ne pas la questionner : “Imaginerais-tu ton père aller en short au travail ?” Dans la même veine, Johanna, mère de trois adolescentes, s’amuse à commenter les tenues des enquêtrices des séries policières : “Je me demande si les vraies policières, dans la vraie vie, arrêtent des truands avec des décolletés aussi profonds ?” Les adolescentes ont conscience que les adultes ne s’habillent pas de manière aussi sexy pour aller travailler. Mais en cherchant à imiter les stars et les influenceurs, elles intègrent des codes vestimentaires. 

Les vêtements ont aussi un côté social. L’habit ne fait pas le moine, mais les moines ont un habit, comme les magistrats, les avocats, les médecins et les professionnels de santé. L’habit ne fait pas tout, mais dit quelque chose de soi, de sa personnalité. Il est bon d’apprendre à un enfant qu’il existe des codes relationnels. Evidemment, il ne faut pas juger sur l’apparence et chacun est toujours plus que ce qu’il montre. Mais on gagne du temps, on évite des préjugés et donc des difficultés relationnelles en acceptant certaines normes.

Épilation, maquillage, mèches…

Au-delà du vêtement, d’autres injonctions s’imposent aux jeunes filles : épilation, maquillage, mèches, tatouages… Comme si le corps n’était pas suffisamment beau à l’état naturel pour être aimable, pour être aimé et désiré. Ayons conscience que ces propositions ne sont pas dénuées d’intérêt économique. Et d’ailleurs, pourquoi se maquiller ? Depuis l’Antiquité, hommes et femmes ont tenté de magnifier leur corps avec des artifices. Pour les hommes, il s’agissait de montrer leur virilité, leur force, leur courage et de provoquer peur et admiration. Et pour les femmes ? Le maquillage simule les signes du désir. Les yeux agrandis, la pigmentation plus rouge de la bouche, ou des ongles, sont autant de signes d’un désir…  envoyé à l’inconscient des hommes. 

Les petites filles et les adolescentes n’envisagent pas cet effet, mais c’est celui qu’elles provoquent.

Evidemment, les petites filles et les adolescentes n’envisagent pas cet effet, mais c’est celui qu’elles provoquent. Et on peut raisonnablement se demander si elles ont la maturité physique et psychique pour gérer les sollicitations que ce désir va entraîner. Un argument qui a convaincu Anthéa de poser un cadre à ses filles : oui pour du vernis sur les ongles de pieds pendant les vacances d’été mais pas de maquillage avant le lycée. C’est souvent la mère qui se fait censeur et pourtant, les pères sont bien placés pour poser une parole d’homme, entre protection et admiration.

Tags:
AdolescenceÉducationEnfantsFemmesParents
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