Nietzsche, Kierkegaard, Heidegger… Quel lycéen n’a jamais buté - ou a été habité d’un léger doute - au moment d’écrire le nom d’un philosophe dans sa dissertation ? Une lettre peut pourtant faire toute la différence. C’est en tout cas ce qu'ont dû apprendre les élèves de terminale qui ont passé ce 18 juin l’épreuve de philosophie. Au programme de la filière générale, trois sujets au choix : deux de dissertation - “La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?” et “L'État nous doit-il quelque chose ?” - et un de commentaire d’un extrait de la Condition ouvrière (1943) de…Simone Weil.
Et c’est bien là que le drame s’est joué pour de nombreux futurs bacheliers ! Simone Weil la philosophe est devenue pour certains Simone Veil qui, alors qu’elle était ministre de la Santé du gouvernement de Jacques Chirac en 1974, a présenté le projet de loi visant à dépénaliser le recours à l’avortement. Mais c’est bien de Simone Weil dont il était question. Philosophe française (1909 - 1943), elle a grandi dans une famille agnostique mais a connu une profonde conversion. “Le Christ m’a prise”, confiera-t-elle plus tard. Au delà du grand héritage spirituel qu’elle laisse derrière elle, elle a notamment écrit sur l’ “esclavage moderne” qu’est la condition ouvrière, les partis politiques et leur suppression, l’échelle des valeurs etc. Ce qui est sûr, c'est que les futurs bacheliers ne feront pas l'erreur une deuxième fois !