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À 19 ans, Melchior offre son premier bijou à la Vierge Marie !

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Philippine Renaudin - publié le 17/06/24
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Au sortir de son bac, en août 2023, Melchior n’a pas encore commencé ses études de joaillerie qu’il reçoit pour mission de réaliser la couronne de la Vierge du sanctuaire de Notre-Dame de Liesse (Aisne). Un défi technique de taille qu'il s'apprête à réussir malgré quelques péripéties...

“Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années”, fait dire Pierre Corneille à Rodrigue. Une phrase qui pourrait très bien s’appliquer à Melchior. À 19 ans, il s’apprête à terminer un ouvrage d’une grande difficulté pour sa jeune expérience : le 15 août 2024, il remettra officiellement dans l'Aisne une couronne pour la statue de Notre Dame de Liesse imaginée et réalisée par ses soins.

L’histoire commence en août 2023. Tout jeune bachelier, Melchior, qui participe à un camp d’été avec les Frères de Saint-Jean, se rend à la basilique Notre Dame de Liesse. Il discute avec la responsable de l’animation du sanctuaire et apprend le vol de la couronne. La Vierge en porte pourtant bien une de substitution, mais elle ne plaît pas. Audacieux, Melchior, qui fait des stages en joaillerie depuis la classe de 3e et qui s’apprête à intégrer la Haute École de Joaillerie de Paris, lui propose de la réaliser. Sacré défi pour une première commande ! “La première femme qui m’a demandé un bijou sur mesure, c’est la Vierge Marie !”,s'amuse le jeune homme auprès d’Aleteia. Très rapidement, il entre en contact avec le responsable du sanctuaire, qui se laisse convaincre par les dessins proposés par le tout jeune joaillier.

Le secours de la Grâce

Le budget pour confectionner la couronne - 4.000 euros donné par la paroisse - est serré. Mais, par “miracle”, dans la boucle de la réalisation, tout le monde est donateur. Dans le cadre de ses études, Melchior est alternant en joaillerie au sein de l’atelier Antoine Camus. Il peut compter sur le soutien de son patron qui le laisse travailler sur la couronne à l’atelier pendant ses heures, utiliser les outils, l’aider sur quelques aspects pratiques etc. 

Mais le responsable de Melchior n’est pas le seul à avoir fait preuve de générosité. "Il y a quelques jours, un marchand de pierres est passé à l’atelier", raconte Melchior. "J’avais besoin de lapis lazuli, qui est une pierre bleue opaque. J’ai demandé si à tout hasard le marchand n’en avait pas avec lui. Il se trouve que non seulement il en avait, mais qu’en plus elles étaient aux parfaites dimensions !", s'enthousiasme-t-il. "J’ai expliqué au marchand qu’elles me serviraient pour couronner une statue de la Vierge Marie, et il m’a dit : 'si c’est pour la Vierge, je donne !'". Le marchand lui explique alors qu’il n’est pas catholique mais qu’il souhaite offrir les pierres car la Vierge lui avait fait beaucoup de clins d'œil ces derniers temps.

Maquette de la couronne sur la statue de Notre Dame de Liesse.

Mais ce n’est pas tout ! Des clins d'œil - ou devrait-on dire clins Dieu - Melchior en a eu plusieurs. "À la fin du mois de mai, le responsable du sanctuaire valide le deuxième design. On m’annonce alors que la Vierge devra être couronnée le 15 août, jour de la fête de l’Assomption de Marie", se souvient-il. Cela lui laisse deux mois. "Je réalise alors toutes les phases de test et me rend compte qu’il est techniquement impossible de réaliser la couronne dans le délai imparti !".

Pourtant, Melchior ne lâche rien. Alors il se rend à une veillée de prière pour demander un miracle à la Vierge. "Aujourd’hui, j’en suis déjà à la moitié du processus de réalisation, alors même que j’ai commencé il y a trois semaines ! À chaque fois, les phases de test ont réussi." Il a déjà réalisé la base de la couronne, qui est le tour de tête, les branches, les éléments qui vont être plaqués, les pierres, certaines choses ont été fondues… En résumé, "tous les éléments de la couronne". "Il ne me reste plus qu’à faire de la reprise de fonte, c’est-à-dire faire le traitement de la surface des éléments pour qu’ils puissent être polis et plaqués. À ce train-là, la couronne sera prête à temps !", assure-t-il.

Une victoire spirituelle

"Cette année 2024 aura été la plus dure de toutes", estime le jeune homme. Mais Melchior a, dès le début de cette folle aventure, décidé de se mettre sous la protection de la Vierge. "Je me confie à elle tous les jours, [...] c’est grâce au chapelet que j’arrive à tenir tous mes combats, c’est l’arme la plus puissante face au Diable". Et d’insister à propos de la Vierge: "Ses grâces sont très puissantes, elle n’est pas notre mère pour rien ! Elle attend sans relâche nos prières et à tant à donner".

Mgr de Dinechin bénit les mains qui vont réaliser la couronne, 20 mai 2024.

Un projet qui a du sens

La Providence ne s’est pas ménagée dans cette histoire ! Melchior fait en effet partie de la troisième génération des chanteurs de l’Académie musicale de Liesse, y étant entré en 2016 pour la classe de Sixième. Il a également fait deux camps dans la bâtisse de l’Académie. C’est donc pour lui un lieu qui porte une charge affective toute particulière. Après avoir tant reçu de Notre Dame de Liesse lors de ses années de jeunesse, Melchior viendra la couronner, comme un parfait accomplissement de ce chemin parcouru : "Un vrai lien avec la Vierge de Liesse s’est tissé depuis le début du projet", assure-t-il. "Cette Vierge est celle de la joie. Les fois où je suis allée la prier, elle m’a donné la grâce de la paix face à tous les tracas qui m’agitaient". Et Melchior de raconter une dernière anecdote : "Deux mois avant que le projet ne me soit proposé, j’ai prié la Vierge Marie ainsi : 'Vierge Marie, si vous voulez que je travaille dans l’art sacré, donnez-moi un signe'". Demandez, vous obtiendrez !

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