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Alfred Hitchcock et son retour à la foi

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Alfred Hitchcock

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Aline Iaschine - publié le 22/05/24 - mis à jour le 08/08/24
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Le célèbre cinéaste britannique et "maître du suspense" Alfred Hitchcock (1899-1980) est revenu à la foi catholique et aux sacrements à la fin de sa vie, selon le témoignage d’un prêtre jésuite.

Alfred Hitchcock est l’un des plus grands cinéastes de l’histoire. Au cours de sa longue carrière, il a réalisé 53 longs-métrages, marquant l’histoire du cinéma avec des films tels que La mort aux trousses, Fenêtre sur cour ou encore Le crime était presque parfait. Si son grand talent cinématographique est connu de tous, un aspect de sa vie l’est moins : son retour à la foi.

Avant de devenir un des plus grands réalisateurs au monde, Alfred Hitchcock a grandi à Londres dans une famille catholique qui lui a transmis l’importance de la foi. Sa mère lui a appris, par exemple, à faire son examen de conscience tous les soirs et à se confesser chaque semaine. À l’âge de 11 ans, Alfred Hitchcock intègre le St Ignatius College de Londres, une école catholique où il assiste à la messe avant le début des cours et reçoit des leçons de catéchisme tous les jours. Cependant, au début de sa carrière, Alfred Hitchcock s’éloigne de la pratique religieuse. Il connaît un succès fulgurant à partir des années 1920 et relègue rapidement Dieu au second plan. Dès l’entre-deux guerres, il reçoit de nombreux prix et distinctions, et en 1939, il quitte sa terre natale pour Hollywood.

Le retour à la foi

Alors que certains biographes ont affirmé qu’Alfred Hitchcock n’avait pas la foi, un prêtre jésuite américain, le père Mark Henninger, a raconté le contraire dans un article publié en 2012 dans les colonnes du Wall Street Journal. Ce prêtre avait souvent rendu visite au réalisateur durant les derniers mois de sa vie, en 1979 et 1980, par l’intermédiaire d’un confrère, Tom Sullivan, qui connaissait Alfred Hitchcock. Alors que le père Sullivan devait aller entendre en confession le réalisateur dans sa maison de Bel Air, il propose au jésuite de l’accompagner et d’y célébrer la messe ensemble. Le père Henninger accepte l’invitation sans hésiter.

"Ce samedi, quand nous découvrîmes Alfred Hitchcock endormi dans le salon, Tom le secoua doucement. Alfred Hitchcock se réveilla, regarda autour de lui, et baisa la main de Tom en le remerciant. Après, nous avons bavardé pendant un moment. Puis nous avons traversé un couloir depuis le salon jusqu'à son bureau", raconte-t-il. "En face de moi, il y avait les volumes reliés de ses scénarios de films Les oiseaux, Psychose, La Mort aux trousses et d'autres. Là, avec sa femme Alma, nous avons célébré la messe."

Je pense qu'en faisant face à la mort, nous pouvons enfin voir avec clarté des vérités qui nous ont manquées pendant des années.

Alfred Hitchcock s’était éloigné de l’Église depuis longtemps, comme en témoignent alors ses réponses durant la messe, qu’il prononce selon l’ancien rite, en latin. Mais voyant sa santé décliner, il s’était à nouveau rapproché de la foi. Ce qui marqua le plus le père Henninger ce samedi après-midi, fut la réaction de Hitchcock après avoir reçu le corps du Christ : "La chose la plus remarquable est qu’après avoir reçu la communion, il pleura silencieusement, des larmes coulant sur ses joues."

Henninger et Sullivan ont continué à rendre visite à Alfred Hitchcock régulièrement pendant environ un an. Ensuite, le réalisateur est mort en 1980 et ses funérailles ont été célébrées à l'église catholique Good Shepherd de Beverly Hills. "Les raisons pour lesquelles Alfred Hitchcock a demandé à Tom Sullivan de lui rendre visite ne sont pas claires pour nous, et peut-être qu’elles ne l’étaient pas non plus pour lui", explique le père Henninger. "Mais quelque chose a murmuré dans son cœur, et les visites ont répondu à un profond désir humain. […] Je pense qu'en faisant face à la mort, nous pouvons enfin voir avec clarté des vérités qui nous ont manquées pendant des années. Je pense que chercher la réconciliation avec un Dieu que nous avons connu et qui pardonne est un désir profondément humain", et c'était probablement le désir d'Alfred Hitchcock à la fin de sa vie.

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