Incompréhension et écœurement. Alors qu'il ouvrait comme chaque matin l'église Saint-Sauveur de La Rivière-Saint-Sauveur (Calvados) ce lundi 6 mai, un habitant de la commune a retrouvé l'édifice dans un état proprement révoltant. Vitraux brisés, livre d'intentions de prières brûlé et, comme si cela ne suffisait pas, des défécations ont été retrouvées dans l'enceinte même de l'église. L'autel et le Saint-Sacrement n'ont cependant pas été profanés, d'après le père Laurent Berthout, chargé de communication du diocèse de Bayeux-Lisieux. L'église, qui fait partie de la paroisse Notre-Dame de l'Estuaire d'Honfleur, accueille la messe une fois par mois. Elle demeure néanmoins ouverte de 9h à 19h afin de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de la visiter ou de s'y recueillir.
Les individus suspectés de ces dégradations vivraient dans la commune, non loin de l'église, et seraient "au moins deux" selon le maire de La Rivière-Saint-Sauveur, Didier Depirou. L'église leur servait de repaire pour leur trafic de drogue, apprend à Aleteia le père Berthout. "Ils étaient sous surveillance depuis environ un mois en raison de leur comportement mais aucun dégât ni délit n'avait été constaté jusqu'ici", explique le maire.
Une enquête est actuellement en cours après un dépôt de plainte par la mairie. "J'attends les résultats de l'enquête. Quels que soient les responsables, j'espère une condamnation ferme avec une peine de prison", s'indigne Didier Depirou. "Ce serait inadmissible qu'il en aille autrement. Chrétiens ou pas, pratiquants ou pas, un lieu saint, ça se respecte !"
Réparation des vitraux
Les vitraux devraient être remplacés "dès que possible", assure le maire qui annonce un coût de réparation de 40.000 euros. "Pour la sécurisation, nous allons voir ce qui est faisable. Je voudrais beaucoup mettre des caméras à l'entrée mais cela coûte cher pour un budget pour une commune comme la nôtre donc jusqu'ici nous nous abstenions", reconnaît-il. "C'est extrêmement grave et surtout très triste", réagit de son côté le père Laurent Berthout. "C'est de la folie. Et cela pose surtout la question de savoir comment garder nos églises ouvertes et accueillantes sans que cela ne puisse engendrer de telles situations d'irrespect. Il y a là une vraie problématique."
Ces dégradations choquantes sont loin d'être un cas isolé et sont le prolongement d'une vague de profanations qui ont lieu en France depuis plusieurs mois. Le même jour, deux églises ont été profanées à quelques heures d'intervalle : l'église Notre-Dame, à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) et l'église Sainte-Trinité de Louvroil (Nord). Ici, l'autel et le tabernacle ont été profanés, et les hosties consacrées de l'église Sainte-Trinité ont été dérobées.