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Le génocide des Assyro-Chaldéens reconnu par l’Assemblée nationale

assemblée nationale de paris

Assemblée nationale à Paris.

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Cécile Séveirac - publié le 29/04/24
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L'Assemblée nationale a adopté lundi 29 avril à la majorité absolue une résolution reconnaissant et condamnant le génocide des Assyro-Chaldéens. Ces chrétiens d'Orient ont été victimes d'une extermination de masse perpétrée par les Ottomans, de 1915 à 1918, causant la mort d'au moins 250.000 personnes.

Vingt-trois ans après la reconnaissance du génocide arménien, la France reconnaît enfin celui, méconnu voire oublié, des Assyro-Chaldéens. Ce lundi 29 avril, l'Assemblée nationale a adopté en ce sens la résolution initiée par les députés Sylvain Maillard (Renaissance) et Anne-Laure Blin (LR), à la majorité absolue, par 110 voix pour et aucune contre. "En 1915, les Ottomans ont lancé un processus génocidaire contre le peuple arménien, au cours duquel plusieurs communautés chrétiennes ont également été victimes de cette politique d’extermination. Parmi eux, les Assyro‑Chaldéens, connus comme les Assyriens, Chaldéens, Syriaques et Araméens, vocables qui désignent un seul et même peuple", pouvait-on ainsi lire dans l'exposé des motifs de la résolution.

De 1915 à 1918, entre 250.000 et 350.000 assyro-chaldéens, peuple localisé au sud-est de l'Anatolie (nord de l'actuel Kurdistan irakien), ont été massacrés par l'empire ottoman et les kurdes, soit près de la moitié de cette communauté de chrétiens d'Orient. Une extermination organisée, au moyen de la déportation ou d'exécutions méthodiques, et longtemps restée dans l'ombre du génocide arménien quant à lui reconnu par la France en 2001.

Au cours des massacres, deux missionnaires lazaristes français avaient eux aussi perdu la vie, parmi lesquels Mgr Jacques-Émile Sontag, archevêque d’Ispahan et le père Mathurin L’Hotellier, dont la cause en béatification est ouverte. Contraints de fuir, les survivants réfugiés en Irak sous mandat britannique ainsi qu'en Iran se retrouvent à la fois privés d'État et sans voix pour faire entendre leurs revendications. "Il est temps que l’égalité dans la mort et le malheur des peuples arménien et assyro-chaldéen soit enfin reconnue", avait exhorté l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy lors du dîner annuel de l’Association des Assyro-Chaldéens en France (AACF), le 27 février.

Une plaie mémorielle encore béante

C'est grâce au dynamisme de la diaspora assyro-chaldéenne que la reconnaissance du génocide se fait de plus en plus pressante en France. France qui a toujours "endossé un rôle de protecteur envers les Chrétiens d’Orient", rappellent les députés dans la résolution. "Fidèle à cet héritage, elle se doit de reconnaître les souffrances profondes qui ont emmaillé l’histoire de ces communautés, parmi lesquelles les massacres de 1915‑1918 sont une plaie encore béante dans la mémoire des Chrétiens d’Orient." Cette résolution, qui n'a aucune portée coercitive de par sa nature déclarative, veut empêcher "l’oubli et la négation", qui "portent atteinte au respect de la dignité humaine". Elle comporte également une visée intrinsèquement politique à l'égard de la Turquie, qui nie toujours son implication et la qualification de génocide, aussi bien pour les arméniens que pour les assyro-chaldéens.

Les chrétiens assyro-chaldéens sont issus de l’Église de l’Orient, une des premières Églises chrétiennes, fondée par l'apôtre saint Thomas lors de l'évangélisation de la Mésopotamie. Tous parlent encore l'araméen, la langue du Christ, mais ils se répartissent aujourd'hui entre plusieurs branches : l’Église apostolique assyrienne et l’Ancienne Église de l’Orient d'une part, qui correspondent à la branche assyrienne; l'Église catholique chaldéenne unie à Rome d'autre part, et enfin l'Église syriaque qui se scinde elle-même entre l'Église syriaque catholique et l'Église syriaque orthodoxe.

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