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Il n’y a désormais plus aucun séminariste au Soudan

SUDAN CONFLICT

Khartoum, capitale du Soudan, théâtre de violents combats entre les paramilitaires et l’armée régulière, 19 avril 2023.

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Agnès Pinard Legry - publié le 22/04/24
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Déjà dramatique, la situation au Soudan s’aggrave chaque jour un peu plus. Il n’y a désormais plus aucun séminariste dans le pays. Ils doivent désormais poursuivre leur formation depuis le Soudan du Sud.

Déchiré par les factions rivales, le Soudan subit une violente instabilité politique depuis 2020. Le coup d’État de 2021 à Khartoum n’en finit pas avec l’éclatement du conflit entre les alliés d’hier. Depuis un an maintenant, le Soudan s’est embrasé. Bombardements et affrontements entre factions rivales luttant pour le pouvoir plongent le pays dans le chaos, et les victimes civiles se comptent par milliers. Les derniers bilans officiels font état de plus de 13.900 morts et de 8,1 millions de personnes déplacées dont environ 1,8 million à l’extérieur du pays. Et la petite communauté chrétienne n’est pas épargnée.

"Elle représentait avant la guerre 5% de la population mais elle était tolérée et pouvait gérer quelques hôpitaux et écoles – même si elle n’était pas autorisée à parler de sa foi", a ainsi expliqué Kinga Schierstaedt responsable des projets de l’Aide à l’Église en détresse au Soudan. Après la chute d’Omar el Béchir, en avril 2019, il y a eu quelques améliorations en termes de liberté religieuse et les peines prévues par le code pénal de la charia ont été abolies. Mais cette "détente" a été de très courte durée.

16 nouveaux baptisés la nuit de Pâques

Depuis la reprise et l’intensification du conflit il y a un an, de nombreux missionnaires et communautés religieuses ont dû quitter le pays, des paroisses, des hôpitaux et des écoles ont arrêté leurs activités. Le séminaire propédeutique de Khartoum, où les étudiants passent un an pour se préparer à leur formation sacerdotale, a dû fermer ses portes. Certains séminaristes qui ont réussi à fuir poursuivent désormais leur formation dans le diocèse de Malakal dans le pays voisin du Soudan du Sud. L’archevêque de Khartoum Mgr Michael Didi, qui se trouvait à Port-Soudan (sur le littoral de la mer Rouge) lorsque la guerre a éclaté, n’a pas pu retourner dans sa ville. Mgr Tombe Trile, du diocèse d’El Obeid, au centre du pays, a dû "emménager" dans la cathédrale, car sa maison a été partiellement détruite.

Une lueur demeure pourtant dans ce triste tableau. "Seize nouveaux chrétiens ont été baptisés à Port Soudan lors de la veillée pascale et 34 adultes ont été confirmés à Kosti !", a ainsi confirmé l’un des partenaires de l’AED au Soudan. Une lueur d’espérance qui demande à être entretenue. "Ne perdons pas l’espérance : prions et travaillons sans relâche pour que le sens de l’humanité prévale sur la dureté des cœurs", avait ainsi lancé avec force le pape François en novembre 2023 à propos du Soudan. "Je lance un appel sincère aux responsables locaux pour qu’ils facilitent l’accès de l’aide humanitaire et, avec la contribution de la communauté internationale, pour qu’ils travaillent à des solutions pacifiques. N’oublions pas nos frères qui sont dans l’épreuve."

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