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États-Unis, Inde, Brésil… les élections vont-elles affecter le sort des chrétiens ?

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Membres de la Commission électorale générale comptant les votes lors des élections générales, Bandung (Indonésie), 14 février 2024.

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Agnès Pinard Legry - publié le 13/03/24
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Qu’il s’agisse d’élections législatives, régionales, municipales ou d’un scrutin présidentiel, la moitié de la population mondiale est appelée aux urnes en 2024. Autant d'élections qui pourraient affecter le quotidien de millions de chrétiens à travers le monde.

2024, l’année de tous les records ? Les électeurs de plus de 70 nations ont été ou vont être appelés aux urnes cette année, que ce soit pour élire leur président, leurs députés ou d’autres représentants locaux. Parmi eux, huit des dix pays les plus peuplés au monde dont l’Inde (1,4 milliard d’habitants), l’Indonésie (278,8 millions), le Pakistan (243 millions) ou encore le Brésil (217 millions). Troisième pays le plus peuplé de la planète, les États-Unis (341 millions d’habitants) sauront en novembre qui deviendra leur 47e président. En somme, les élections prévues cette année vont influer sur le sort de 4,1 milliards de personnes, soit la moitié des habitants de la planète. Derrière ces chiffres se trouvent des réalités bien différentes puisque les régimes de ces pays ne sont pas tous des exemples de démocraties et que le respect des libertés individuelles, dont la liberté religieuse, y est parfois aléatoire.

Dans un rapport publié en juin 2023, l’Aide à l’Église en détresse (AED) tirait la sonnette d’alarme sur l’inquiétante dégradation depuis 2020 du droit à la liberté religieuse dans le monde, toutes religions confondues. 4,9 milliards de personnes, soit 62,5% de la population mondiale, vivent dans un pays concerné par les persécutions ou les discriminations confessionnelles. En d’autres termes, la moitié de l’humanité (51%) vit dans les pays les plus violents à l’égard des communautés religieuses. Les votes organisés cette année pourraient-ils inverser la tendance ?

La menace du "nationalisme ethnoreligieux" en Inde

Prabowo Subianto, élu le 14 février président d’Indonésie, premier pays musulman au monde, a un passé militaire controversé. Alors que les différentes communautés religieuses ont toujours coexisté pacifiquement, ces dernières années ont été émaillées d’attaques plus ou moins violentes de groupes sunnites radicaux s’attaquant aux minorités dont les catholiques qui représentent environ 8 millions de la population.

En mai, ce sont les Indiens qui seront appelés aux urnes. Alors que l’AED évoque comme principal moteur de la persécution religieuse dans le pays la montée du "nationalisme ethnoreligieux" encouragée par le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, le Premier ministre indien, ce dernier pourrait bien être reconduit au pouvoir. Prônant la défense de "l’hindouité" – l’Hindutva –, le BJP a multiplié les gestes d’hostilités envers certains membres de la population chrétienne indienne ces dernières années. 

Les élections législatives sud-coréennes en avril 2024 promettent aussi d’être assidument suivies. Alors que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a déclaré le 16 janvier que la Corée du Sud était le "principal ennemi" du Nord, la Corée du Sud se trouve particulièrement exposée. Tout comme la communauté catholique du pays qui se prépare à accueillir en 2027 les prochaines Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Des critères de discernement

En Occident aussi, les élections pourraient avoir un impact sur la liberté religieuse. Alors que les États-Unis s’apprêtent à élire en novembre leur nouveau président, le pays ne semble pas échapper aux menaces qui pèsent sur la liberté religieuse. Un rapport publié le 16 janvier par l’USCCB, la conférence épiscopale américaine, redoute ainsi une hausse des attaques contre les églises en 2024 aux États-Unis dans le contexte des élections américaines. Une hausse qui s’explique par des débats et décisions politiques à propos de thématiques sur lesquelles l’Église tient un discours différent : l’avortement, l’identité du genre et l’accueil des migrants notamment.

Si l'Église ne donne bien évidemment pas de consigne de vote, il existe des critères de discernement qui peuvent les aider à apprécier les circonstances dans lesquelles leur choix va s’exercer et discerner ce qui leur paraît prioritaire… ou dangereux. Leur vote, qui n’épuise en aucune manière leurs devoirs civiques comme s’il suffisait de voter pour servir la cité des hommes, ne peut pas ignorer les exigences éthiques de leur choix, soumis à la fois aux lois de la raison et à leur vocation de baptisé. 

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