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Congé de naissance, une bonne idée ?

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Morgane Afif - publié le 18/01/24
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Emmanuel Macron s’est exprimé mardi 16 janvier lors d’une conférence de presse à l’Élysée. Il a annoncé l'institution d'un congé naissance, qui devrait remplacer l'actuel congé parental. Ce nouveau format correspond-il vraiment au désir des femmes ?

Emmanuel Macron a annoncé mardi 16 janvier une série de mesures concernant notamment la natalité, dont la création d'un congé de naissance, alors que le bilan démographique 2023 de l'Insee fait état d'un effondrement du taux de fécondité en France. "Ce n'est pas en réduisant le congé parental que l'on parviendra à faire augmenter la natalité, estime", Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC). "Les parents n'ont pas été écoutés : ce qu'ils attendent, c'est un congé long, de deux à trois ans, comme en témoigne l'Enquête sur le congé parental auprès des personnes ayant renoncé à avoir un ou d’autres enfants, menée par l'IFOP pour les AFC. Cette enquête souligne bien que c'est le montant de l'indemnité proposée par le congé parental qui freine les parents. Les foyers qui reposent sur deux salaires pour vivre ne peuvent pas se permettre d'opter pour cette proposition. Comme les modes de garde ne sont pas, ou peu, accessibles, alors les couples renoncent à avoir un enfant, ou un enfant de plus."

"Grâce au congé parental, j'ai pu garder mes deux aînés jusqu'à leur entrée à l'école et mon troisième à la maison jusqu'à ses 18 mois", souligne auprès d'Aleteia Gabrielle, jeune maman. "Je travaille en crèche et ça aurait été impensable pour moi de confier mon bébé à seulement six mois pour retourner m'occuper d'autres enfants. Si un jour nous en avons un quatrième, je ne sais pas comment on fera : il deviendra difficile de fonctionner avec juste un salaire pendant un an au moins".

Investir dans la politique familiale

"Il faut conserver cette durée, qui va de six mois à trois ans, comme le demandent les parents", observe Pascale Morinière. "J'irai plus loin : il faut même accroître le montant, qui devrait plus ou moins être l'équivalent d'un SMIC pour avoir la possibilité de s'arrêter. Pour relancer la natalité, il faut investir dans la politique familiale, et arrêter de la considérer comme une dépense pour l'État. La politique familiale soutient l'économie et permet la solidarité entre les générations". Ainsi, si certains parents souhaitent un congé court de six mois à un an bien rémunéré, comme en Suède où le congé parental est rémunéré à 70% du salaire, d'autres préfèrent un congé long, jusqu'à trois ans, mais indemnisé à hauteur de 1.100 euros par mois. "On désengorgerait ainsi tous les modes de garde, ajoute Pascale Morinière. Une place en crèche coûte environ 18.000 euros par an à l'État : donner 1.100 euros par mois par mère pendant un an revient moins cher à la collectivité et répond mieux aux besoins du tout-petit qui est mieux auprès de ses parents qu'au sein d'une structure extérieure. L'autre frein concerne les ressources : les familles ont vu leur pouvoir d'achat baisser drastiquement et régulièrement depuis plusieurs années".

Pour Claire, jeune mère de famille, "s'il s'agit d'un premier ou d'un deuxième enfant sans volonté de prendre de congé parental par la suite, cette mesure est intéressante” Mais à partir d'un deuxième enfant, si la mère souhaite prendre un congé parental, elle estime que le congé de naissance, tel qu'il est présenté, “pénalise les familles”. Pour la jeune femme, si l'objectif est de relancer la natalité, “cela freinera les parents qui veulent à la fois être auprès de leurs enfants et en avoir plusieurs”. Elle s’interroge également sur la raison avancée par le président : “'Pour que les femmes ne restent pas trop loin du marché de l'emploi', le congé parental actuel est déjà un choix et sécurisait au moins l'emploi des femmes. Là, aux six mois de leur bébé, si elles veulent rester auprès de lui, elles devront donc démissionner ?".

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