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Le célèbre baldaquin de Saint-Pierre de Rome se refait une beauté

BALDAQUIN-ROME-BERNIN

Le baldaquin du Bernin, dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

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I.Media - publié le 13/01/24
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Surplombant le tombeau du premier apôtre dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le fameux baldaquin du Bernin va être restauré de février à décembre 2024. Vieux de quatre siècles, le chef-d'oeuvre aura retrouvé sa splendeur à temps pour le début du jubilé.

De février à décembre 2024, le Saint-Siège procèdera à la restauration du baldaquin du Bernin dans la basilique Saint-Pierre, ont annoncé plusieurs responsables lors d’une conférence de presse organisée à Rome le 11 janvier 2024. Ces travaux, qui coûteront 700.000 euros, ont été autorisés par le pape François et seront financés intégralement par les Chevaliers de Colomb.

Trente mètres de haut

Surmontant l’autel central de la basilique Saint-Pierre, le baldaquin a pour but de souligner "la présence de Pierre dans la Confession du Vatican", soit cet espace sacré où se trouve, en contrebas de l’autel, le tombeau de l’apôtre et premier pape, a expliqué le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, et président de la Fabrique de Saint-Pierre, l’entité en charge de l’entretien et de la restauration de l’édifice. "Haut comme un immeuble de dix étages", le baldaquin du Bernin est "la charnière autour de laquelle tourne toute l’architecture de la basilique", a-t-il encore souligné.

The St. Peter's Baldachin

Le baldaquin a été commandé en 1624 par le pape Urbain VIII à son architecte personnel, Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin, ce dernier recevant l’aide de l’architecte de la basilique Francesco Borromini qui s’assura de l’adéquation des proportions de l’œuvre à l’édifice. Si la coopération des deux hommes ne se fit pas sans tensions, ils parvinrent, assistés de nombreux fondeurs, sculpteurs, charpentiers et ouvriers de talent, à terminer ce chantier en 1634 après dix ans de travaux.

Haut de près de 30 mètres et pesant plus de 60 tonnes, le baldaquin est constitué de socles en marbre d’une hauteur d’environ 2,5 mètres et de colonnes torsadées en bronze en partie dorées d’environ 11 mètres qui soutiennent des corniches et des draperies décorées sur les quatre côtés. Le plafond de la structure est en bois, orné d’éléments en bronze doré, notamment d’anges de près de 4 mètres de haut.

Première restauration depuis...1758

"Nous ne pouvions pas ne pas intervenir", a expliqué l’ingénieur Alberto Capitanucci, responsable technique de la Fabrique de Saint-Pierre, qui a rappelé que la dernière restauration datait de 1758. Effectuée avec l’aide des sapeurs-pompiers du Saint-Siège et par Microsoft – notamment grâce à des drones –, une inspection minutieuse de l’édifice a permis d’effectuer une modélisation de l’édifice et d’estimer l’étendue des dégâts, situés pour la plupart dans la partie supérieure de l’œuvre monumentale.

S’il n’y a pas de "détérioration majeure du métal", de lourdes "patines sombres" constituées de "substances graisseuses" et de "particules atmosphériques" – de la poussière – ont incrusté certaines surfaces, de bronze comme de marbre. De plus, certaines incrustations et structures en bois seraient "en cours de décollement". L’afflux massif de touristes et pèlerins, parfois jusqu’à 40.000 en une journée, aurait un impact sur l’état de l’ensemble de la basilique, a expliqué Alberto Capitanucci.

Les travaux commencent le 12 février et doivent se terminer au début de décembre "juste avant l’ouverture de la Porte Sainte". Ils ne devraient pas empêcher les diverses cérémonies habituellement célébrées à l’autel de la Confession, notamment celles de la Semaine Sainte et plus particulièrement de Pâques a annoncé le cardinal Gambetti.

The St. Peter's Baldachin

Les travaux prévoient l’installation d’une sorte de "poupée russe" d’échafaudage qui englobera le baldaquin tout en laissant l’accès au maître-autel de la basilique, a expliqué Pietro Zander, responsable de la nécropole et des biens artistiques de la Fabrique de Saint-Pierre.

Les travaux sont pensés pour que le baldaquin soit "rendu aux fidèles dans son intégrité retrouvée et son éclat originel à l’occasion du début de la prochaine Année Sainte" que va lancer le pape François en décembre 2024, a assuré Pietro Zander. Ils nécessiteront le travail d’une équipe de dix à douze personnes.

La restauration financée par des catholiques américains

Le financement est intégralement pris en charge par les Chevaliers de Colomb. Cette association a été fondée en 1882 dans le Connecticut (États-Unis) par le bienheureux père Michael McGivney et compte aujourd’hui 2 millions de membres.

Implantés dans 13 pays, les Chevaliers de Colomb sont d’importants mécènes dans le monde catholique. Selon leur plus haut responsable, le chevalier suprême Patrick Kelly, l’organisation a généré 185 millions de dollars (169 millions d’euros) et dévoué 49 millions d’heures de travail bénévole à des œuvres de charité ou dévotes en 2023.

Ce n’est pas la première fois que les Chevaliers de Colomb financent ce type de projets au Vatican. Par le passé, ils ont déjà restauré seize structures ou œuvres d’art, notamment le célèbre crucifix en bois de la basilique Saint-Pierre.

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