En Chine, l'Assemblée nationale populaire a adopté mardi 24 octobre une nouvelle législation visant à consolider "l'éducation patriotique". Le texte, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2024, a pour objectif de promouvoir "la grande renaissance de la nation". Une renaisse qui passe par la jeunesse chinoise dont "l'éducation au patriotisme" sera renforcée. Cette loi ne sera pas sans conséquence sur l'Église en Chine, puisque celle-ci sera aussi contrainte d'adapter ses activités pastorales afin de promouvoir encore davantage l'idéologie communiste.
"L'État doit guider et soutenir les groupes religieux, les instituts religieux et les sites d'activités religieuses dans la réalisation d'activités d'éducation patriotique, en renforçant l'identification des professionnels religieux et des croyants à la grande patrie, le peuple chinois, la culture chinoise, le Parti communiste chinois, et un socialisme aux caractéristiques chinoises", peut-on ainsi lire dans l'article 22 de la loi. "Tous les niveaux et types d’écoles doivent avoir une éducation patriotique imprégnant tout le cursus scolaire", poursuit la loi. Enfin, même "les parents ou autres tuteurs de mineurs doivent inclure l’amour de la patrie dans l’éducation familiale."
Un renforcement de la propagande
Depuis plusieurs années déjà, le Parti communiste chinois renforce sa propagande qui irrigue désormais tous les pans de la société. Il affiche par ailleurs un objectif clair de sinisation de la religion. En d’autres termes, il s’agit de forcer l’alignement des religions, tous cultes confondus, sur la culture chinoise et le régime communiste. La sinisation est particulièrement visible dans les politiques éducatives, à travers les programmes d'enseignement, qui visent à influencer dès le plus jeune âge les Chinois.
Ces mesures s'ajoutent à un florilège de persécutions et de discriminations vécues par l'Église catholique en Chine. Entre autres, une vague de démolitions d’églises ordonnée par le gouvernement. Plusieurs diocèses ont vu leurs églises rasées après que certains évêques ont refusé d’adhérer à l’Église patriotique de Chine, seule reconnue par Pékin, à l’inverse de l’Église dépendante du Saint-Siège, qui y est formellement interdite. En plus d'une censure omniprésente, certains édifices sont arbitrairement fermés et de nombreux fidèles ont déjà été arrêtés et détenus sur de fausses accusations.