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Marie-Caroline Cail : “Je rends grâce à Dieu au moins 50 fois par jour !”

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Bérengère de Portzamparc - publié le 03/11/23 - mis à jour le 06/08/24
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Avec son mari et ses six enfants, elle participe à l’émission "Familles Nombreuses" sur TF1 pour partager son quotidien de maman qui aime, qui travaille et qui prie, au milieu des joies et des peines de la vie. Marie-Caroline Cail, 34 ans, raconte à Aleteia cette grande aventure qu’est la vie.

Marie-Caroline Cail, connue aussi sous le pseudo blondiemamaaa sur Instagram, habite près de Lyon avec son mari et ses six enfants : Théophile, 15 ans, Édouard, 12 ans, Gaspard, 10 ans, Ernest, 6 ans, France, 5 ans et Basile, 2 ans. Elle partage son quotidien dans l’émission Familles Nombreuses, dont la saison 7 est diffusée chaque jour à 17h25 sur TF1. Mariés depuis 13 ans, et issus tous les deux de familles nombreuses, Guillaume et Marie-Caroline Cail ont une foi joyeuse et rayonnante, malgré les difficultés rencontrées sur leur chemin. Ils n'hésitent pas à témoigner de cette foi qui les guide au quotidien, tout en restant des parents de leur temps, avec des questionnements, des doutes sur l'éducation de leurs enfants, et un quotidien plus que chargé entre la vie professionnelle, les conduites d’école et le frigo à remplir pour six enfants en pleine croissance ! 

Aleteia : Pourquoi avez-vous accepté de participer à cette émission Familles nombreuses sur TF1 ?
Marie-Caroline Cail : Pour vivre quelque chose d’extraordinaire en famille, une nouvelle aventure et aussi pour découvrir un peu l’envers du décor, comment se tourne une émission, comment elle est filmée et montée… Et puis on s’est dit que c’était aussi une bonne occasion de montrer une famille moderne ancrée dans la réalité, catholique assumée, où les valeurs les plus importantes pour nous que sont la fraternité, la charité et la famille, sont montrées à l’écran. 

Vous travaillez tous les deux à temps plein, comment gérez-vous le quotidien avec six enfants encore jeunes, de 15 à 2 ans ? 
En effet, Guillaume est directeur de l'école Pierre, de mon côté je travaille pour un centre de formation santé. Pour le quotidien, je commence très tôt et quitte la maison la première, c’est Guillaume qui gère les conduites à l’école et à la crèche pour les quatre derniers, nos deux grands sont autonomes. Le soir, c’est moi qui finis plus tôt pour assurer le retour à la maison et ce fameux “tunnel” de 18h-20h bien connu de tous les parents ! 

Et votre exposition médiatique et sur les réseaux, comment la vivez-vous ?
Plutôt bien je pense, sur Instagram, l’ambiance est vraiment très bienveillante, on fait de belles rencontres et on peut avoir de beaux échanges. Sur Facebook c’est plus compliqué, il y a plus de méchanceté, alors on essaye de ne pas lire, de prendre du recul et de ne pas être touché. J’avoue aussi qu’on ne regarde pas les émissions quotidiennes où nous passons, histoire de garder notre spontanéité et de ne pas se regarder tout le temps ! Dans la rue parfois, j’ai le droit à des sourires ou petits signes de tête, c’est toujours très sympa et très gentil. Pour le moment, les enfants n’ont pas eu tellement de retour non plus, et c’est tant mieux j’imagine. 

Pouvez-vous nous raconter votre parcours de foi ? 
Guillaume a grandi dans une famille catholique, de mon côté ma mère était catholique et mon père protestant. Nous avons été élevés dans la religion protestante au départ, et puis un dimanche matin, alors que nous habitions Nantes en famille, le temple dans la rue était fermé alors mes parents nous ont emmenés dans une église qui était à côté. Mon père s’est converti, et ensuite, nous avons tous été baptisés, pour ma part j’avais alors six ans. Depuis, malgré les difficultés rencontrées dans la vie, j’ai toujours gardé la foi. Je me suis mariée à l'église à l’âge de 20 ans, et tous nos enfants ont été baptisés nourrissons. 

Marie-Caroline Cail.

Vous évoquez vos difficultés, pouvez-vous nous en dire plus ? 
Nous en avons connu plusieurs, comme de nombreuses familles. De mon côté, le divorce de mes parents lorsque j’étais adolescente, et pour Guillaume la mort soudaine de sa mère il y a quatre ans. Et puis, il y a deux ans, en accouchant de Basile, notre sixième, j’ai fait une embolie pulmonaire massive, je suis tombée dans le coma et je me suis vue mourir. J’étais en urgence absolue, et pourtant chose incroyable, je me suis finalement réveillée, et c’est là que j’ai fait une expérience de foi. J’ai fait l’expérience de Dieu, à mon réveil, je me suis sentie sauvée. Difficile encore aujourd’hui de l’expliquer avec des mots, c’était le jour de la Toussaint, et c’est comme si les saints du Ciel m’avaient dit “y’a pas de place, la maman de Guillaume est déjà là-haut, reste en bas”. 

Nous avons vraiment été entourés d'amour, de cet amour qui vient de Dieu.

De cette expérience j’ai compris que c’est vraiment dans la souffrance que Dieu se manifeste. De son côté, Guillaume m’a raconté qu’il n’a jamais autant souffert que pendant les trois jours de mon coma, et pourtant, qu’il n’avait jamais eu autant la foi, et confiance en Dieu. Nous avons vraiment ressenti la force de la prière. Tous nos amis, nos familles, ont organisé des veillées de prières dans notre salon, chez eux, c’était incroyable, il y avait une telle ferveur. Nous avons vraiment été entourés d'amour, de cet amour qui vient de Dieu. 

Depuis cet accident, votre relation à Dieu a-t-elle changé ? 
C’est certain ! J’ai la sensation d’avoir été très gâtée en découvrant le prix de la vie. Tout le reste paraît dérisoire ensuite, et j’accueille les petites difficultés de la vie dans la confiance, pas à pas, sans me dire “vivement demain”. Je vis dans le quotidien, je ne m'apitoie plus sur mon sort. Et je suis en perpétuelle action de grâce, au moins 50 fois par jour, je remercie le Seigneur. Quand je prie, je ne demande rien pour moi, je suis juste dans la louange. Parfois, je suis triste pour ceux qui ne connaissent pas encore Dieu, car tout est tellement différent quand on l’a dans sa vie ! Je crois que l’une des plus belles choses que j’ai reçue depuis mon accident, c’est cette expérience de la grâce. Quand je prie pour des amis qui traversent une souffrance, je prie pour qu’ils voient eux-aussi la grâce de Dieu dans ce qu’ils vivent.

Comment priez-vous en famille et parlez-vous de votre foi dans l’émission ?
Notre foi n’est pas ritualisée. Quand on prie ensemble le soir, c’est toujours très spontané. Un enfant entonne un chant qu’il aime, un autre exprime une prière ou une action de grâce, c’est vrai que chez nous, on remercie beaucoup ! Sinon nous allons à la messe en paroisse, près de Lyon, mais sans les caméras ! Je ne parle pas plus que cela de ma foi sur les réseaux sociaux, mais je crois que les gens qui nous suivent ont compris nos valeurs, car très souvent je reçois des messages comme “merci pour votre témoignage de foi”. J’ai l’impression que notre foi transparaît et qu’elle est perçue de façon joyeuse et positive. C’est d’ailleurs ce que nous espérions en participant à cette émission.

Quel est le saint ou la sainte qui vous inspire ? 
Je suis très attachée à sainte Mère Teresa, et surtout à cette phrase d’elle: “Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer”. C’est tellement fait pour une mère de famille ! Pour moi, c’est vraiment la genèse de la maternité, telle que je la vis. Mon service au quotidien, dans les tâches ménagères, dans l’éducation, cette fameuse charge mentale, c’est ma façon d’exprimer mon amour à chacun de mes enfants. Depuis toute petite, j'ai toujours voulu être mère, car j’étais fascinée par ma mère, son service, son dévouement, sa présence, son amour donné à chacun, alors que nous étions dix enfants ! Mon accident m’a fait prendre conscience que tout doit se faire par amour, et que pour moi, la maternité est aussi thérapeutique. Je me révèle, je grandis, à travers mes enfants, qui sont tous des cadeaux de Dieu, et c’est fascinant. 

Cette charge mentale que vous évoquez, comment vous la répartissez-vous avec Guillaume ? 
Nos rôles sont bien répartis. Je gère le quotidien à 100% , mais c’est parce que ça me plaît, c’est ce que je veux. J’y trouve du sens, c’est ma façon de vivre ma maternité et de témoigner mon amour à mes enfants. De son côté, Guillaume passe beaucoup de temps avec les enfants, il joue beaucoup avec eux, il organise des balades, de nombreuses activités différentes car il veut déceler le talent de chacun. Il a vraiment à cœur de développer leur singularité au sein de cette grande fratrie qu’est la nôtre. Que chacun de nos enfants se sente unique, aimé, et puisse développer ses propres talents, avec son propre caractère. 

Récemment vous avez vécu une journée très particulière, en renouvelant vos vœux de mariage, racontez-nous ?
Ah oui, cette journée, je m’en souviendrai toute ma vie. Depuis mon accident, nous avons été très secoués, et bien que je sois dans la louange et l’amour décuplé de la vie, notre couple a souffert et nous voulions passer à autre chose. C’est pourquoi nous avons décidé d'organiser une grande fête d’action de grâce, avec toutes nos familles et nos amis qui ont été si présents pour nous, et tout cela sous le regard de Dieu. Nous avons commencé la journée par une messe pendant laquelle nous avons échangé de nouveau de vœux de mariage, suivis d’une bénédiction par le curé de notre paroisse.

Nous nous sommes redit “oui”, mais nous nous sommes aussi demandé pardon, c’était tellement puissant ! Après nous avons organisé un grand déjeuner champêtre, les musiciens de l’école Pierre assuraient la musique, il y a eu des discours, des chansons, c’était un moment familial tellement joyeux. J’ai pleuré toute la journée de joie et d'émotion. Nos enfants ont été aussi très touchés, et certains de nos amis bouleversés, je crois même que certains ont versé une petite larme ! Notre message était de dire haut et fort que l’amour est plus fort que tout, mais qu’un mariage, ce n’est pas acté, ça se renouvelle tous les jours, au quotidien, dans les joies comme dans les épreuves. 

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