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Recourir à la PMA puis trouver un conjoint, une nouvelle tendance ?

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Bertille Vaur - Gènéthique - publié le 25/10/23
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S’aimer, se marier, avoir des enfants, ce n’est plus une évidence. Les deux tiers des demandes de PMA viennent de futures mamans célibataires qui veulent un enfant sans père.

"L’homme, je peux le rencontrer même quand j’aurai 70 ans ! S’il est amoureux, il m’aimera, même avec mon enfant", confiait sans fards Justine au Parisien début octobre, en précisant qu’elle avait commencé un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) à 29 ans. Atteinte d’endométriose et voyant son horloge biologique tourner, cette jeune femme a souhaité faire de la maternité la priorité de sa vie. Après avoir commencé le processus au Portugal, elle a continué en France dès 2021 lorsque la loi bioéthique a autorisé l’accès à la PMA pour les femmes seules.

L’histoire de Justine n’est qu’un exemple parmi d’autres. "Les femmes de moins de 30 ans représentent 30 à 40% des femmes qui prennent contact avec notre association", révèle Bénédicte Blanchet, vice-présidente de l’association Mam’ensolo au Figaro. Le quotidien a relevé qu’à l’hôpital Tenon, à Paris, les deux tiers des demandes de PMA émanent de femmes célibataires. Depuis 2021, le Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain (CECOS) de cet établissement est passé de 30 à 40 demandes annuelles à plus de 800 en 2022 : "On s'est vite rendu compte que ce n'était pas une évolution, mais une révolution", résume dans le Figaro le Pr Rachel Levy, chef du service de Biologie de la reproduction de l'hôpital. 

Délier le couple et la parentalité

"Nos enfants et nos familles existent depuis longtemps mais là, on passe à un niveau de production industriel", note, quant à elle, Margaux Gandelon, présidente de Mam’ensolo. Ces chiffres et ces témoignages indiquent une décorrélation entre l’idée du couple et la parentalité. Chez ces mamans solos, c’est le désir d’avoir un enfant qui prime. Une tendance se dessine sans qu’aucun chiffre officiel ne puisse l’appuyer pour l’instant. Mais, selon le Parisien, une enquête est en cours et des statistiques officielles précises devraient être publiées d’ici la fin de l’année.

Ce phénomène pourrait s’expliquer par la "troisième vague du féminisme", celle de #MeToo, combinée à la modification de la loi de bioéthique en 2021. Auparavant, pour avoir recours à la PMA, les femmes devaient se rendre à l’étranger malgré le coût de la démarche. La plupart du temps, elles attendaient d’avoir une bonne situation professionnelle avant d’entamer le parcours. 

Aucune limite d'âge minimale

Les réseaux sociaux favorisent également ce mouvement. Des influenceuses, comme Héléna sur TikTok, y partagent leur parcours de PMA. Âgée de 24 ans, elle est suivie par 10.000 personnes. Dans des propos rapportés dans le Figaro, Hélène Malmanche, anthropologue chargée d’étude à l’Ined et sage-femme, note que "les maternités solos cristallisent les questionnements car elles placent les médecins en position de devoir évaluer les projets parentaux". En plus, aucune limite minimale d’âge n’a été posée par les parlementaires pour éviter "toute discrimination". De son côté, l’ABM n’avait pas pensé que de si jeunes femmes pourraient recourir à la PMA. Alors que l’ABM lance une nouvelle campagne sur le thème "Faites des parents" afin de recruter des donneurs de gamètes, une réflexion sur le sujet pourra-t-elle s’amorcer ? 

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