"Le pape François vient d'atterrir en Mongolie. Le pape romain visite la Mongolie pour la première fois de notre histoire. Accueillons-le avec notre hospitalité nomade, et profitons de ce précieux moment ensemble". C'est le message qui a été envoyé sur de nombreux téléphones portables par le gouvernement le 1er septembre, jour d'arrivée du pontife argentin à l'aéroport Gengis-Khan.
Et dans les rues d'Oulan-Bator, capitale d'un pays qui ne compte pas même 2.000 catholiques, François a été accueilli avec allégresse par de nombreux petits groupes de citoyens venus le saluer, comme un premier aperçu de la sacralité de l'hospitalité en Mongolie. Dans ce pays de nomades où l'hiver est d'une grande brutalité, celui qui n'accueille pas condamne souvent à mourir.
Le cardinal Parolin représentant du Pape
Après ces premiers pas en terre mongole, le Pape a été conduit à la préfecture apostolique où il logera jusqu’à lundi. Le pontife de 86 ans devait se reposer après son long vol de 9h30 avant d’honorer les rencontres officielles prévues samedi.
Dans l'après-midi du 1er septembre, comme convenu, il n'a donc pas assisté à une étonnante manifestation du grand sens de l'hospitalité qui honore le peuple mongol : un banquet traditionnel à son honneur organisé par le gouvernement, dans un centre culturel mongol situé à environ 40 kilomètres à l'est d'Oulan-Bator. Le spectacle s'est déroulé au bord du vaste méandre d'un fleuve, dans une vallée verte et tranquille, où broutaient paisiblement quelques yacks et chameaux laineux.
Pendant plusieurs heures, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, qui représentait le Pape, a assisté à une stupéfiante série de démonstrations de lutte mongole, de tir à l'arc, de frénétiques courses de chevaux semblant se perdre dans l'horizon, le tout entremêlé de pièces musicales gutturales ou perçantes et de fascinantes chorégraphies multicolores.
Disparaissant derrière une montagne de "gâteaux semelles", de morceaux de yaourt sec et de fruits que ses hôtes avaient dressés sur une table devant lui, le cardinal Parolin n'était pas l'invité d'honneur d'un simple banquet avec spectacles. Cet agencement savant de danses, de sports, de musiques était un Nadaam, la plus grande fête nationale mongole, créée par Gengis Khan.
Cette célébration qui commémore aussi l'indépendance du pays se tient normalement les 11 et 12 juillet. De sorte que, même si le Pape n'y a pas assisté, le gouvernement mongol avait décidé d'organiser une petite fête nationale supplémentaire rien que pour marquer sa venue historique.