Saint Michel ne disparaîtra finalement pas du paysage des Sables-d'Olonne. La statue de l'archange terrassant le dragon ne sera déplacée que de quelques mètres. Installée en 2018 sur la place Saint-Michel, la statue avait suscité l'ire de La Fédération de la Libre-Pensée de Vendée, fer de lance d'une lutte sans relâche menée au nom de la laïcité contre tous symboles religieux dans l'espace public. Par deux fois, la justice administrative avait donné raison à la Fédération, en appel comme en cassation, alors même que 94% des habitants consultés par la mairie pour le déboulonnage de la statue s'étaient opposés à son retrait.
C'est finalement la paroisse qui a permis de sauver saint Michel grâce à l'acquisition d'une parcelle de 53m2 appartenant initialement à la ville des Sables, située le long de l'entrée de l'église. "Nous avions entrepris de rénover l'église depuis environ deux ans, elle était d'ailleurs fermée au public depuis deux ans", explique à Aleteia l'abbé Nouwavi, prêtre de la paroisse. "La rampe pour les personnes handicapées avait été construite par la ville et était vétuste. Nous avons donc acheté cet emplacement à la ville en juin, pour pouvoir la remplacer, et j'ai ensuite écrit au maire car je savais qu'il cherchait désespérément une solution pour sauver la statue de saint Michel. Devenus propriétaires, nous pouvions accueillir le socle", relate le prêtre.
Au total, la paroisse a investi 16.000 euros pour l'achat de cette parcelle, mais elle n'hésite pas à en appeler à la générosité des catholiques en France pour l'aider à amortir le coût de cet achat. La statue sera donc déplacée d'exactement treize mètres, juste en face de l'église, et sera même encore plus visible qu'auparavant, d'après l'abbé Nouwavi.
Une bénédiction le 30 septembre
Les travaux pour rétablir la rampe d'accès seront engagés dès le début du mois de septembre. À l'issue, la statue de saint Michel sera installée à son nouvel emplacement et une bénédiction aura lieu le 30 septembre, lendemain de la fête de saint Michel, par Mgr François Jacolin. L'abbé Nouwavi ne cache pas son soulagement de savoir la statue finalement tirée d'affaire, malgré les décisions de justice prises pour la retirer de l'espace public. "C'est moi qui avais béni cette statue lors de son installation, en 2018. La polémique suscitée autour de son retrait nous a beaucoup affectés car elle a créé une sensation de rejet. En tant que catholiques, nous nous sommes sentis exclus de la cité", reconnaît le père Nouwavi.
"Pourtant, la majorité des habitants consultés, catholiques ou pas, avaient manifesté leur volonté de la laisser en l'état ! Ma satisfaction, c'est que l'on a finalement pu tenir compte de l'avis de tous les Sablais", reprend-t-il. "Aujourd'hui, notre pays est fracturé de toutes parts. Il faut s'accrocher aux choses qui nous maintiennent unis et nous fédèrent, et saint Michel en fait partie. C'est un symbole fort, y compris dans le cœur des non croyants."