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Les réactions se multiplient après l’annonce par le président irakien début juillet de la révocation du décret reconnaissant, entre autres choses, la reconnaissance des fonctions du cardinal Louis Raphaël Sako comme patriarche de l’Église catholique chaldéenne d’Irak. "Nous sommes perturbés par le harcèlement du cardinal Sako et troublés par les informations selon lesquelles il a quitté Bagdad", a ainsi réagi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, ce mardi 18 juillet lors d’un point presse. Le cardinal Sako a en effet annoncé samedi 15 juillet qu’il quittait Bagdad pour s’installer dans un monastère au Kurdistan.
Il assuré que Washington était en contact avec les autorités irakiennes à ce sujet, s'inquiétant que "la position du cardinal en tant que leader respecté de l'église puisse être ainsi attaquée", "en particulier de la part d'un dirigeant de milice (Rayan al-Kildani, parlementaire et chef du parti chrétien Babyliyoun, ndlr)". "C'est un coup porté à la liberté religieuse et c'est pourquoi cela nous inquiète autant et que nous en avons très clairement fait part aux autorités irakiennes", a-t-il repris.
Neuf ans après l’invasion de Daesh, les chrétiens d’Irak sont menacés par des jeux politiques internes.
Que s’est-il passé ? Le 3 juillet dernier, le président irakien Abdel Latif Rashid a révoqué le décret de reconnaissance légale du patriarche des Chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Sako, au prétexte qu’il n’était pas conforme à la Constitution. Ce décret présidentiel désignait le cardinal Sako comme patriarche de l’Église chaldéenne et lui reconnaissait le pouvoir d’administrer les biens de son Église. La révocation de ce décret, émis par l’ancien président Jalal Talabani le 11 juillet 2013, lui retire donc sa responsabilité sur tous les biens chrétiens et lui fait perdre également son immunité en tant que chef religieux.
Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir les États-Unis donc, mais aussi l’association l’œuvre d’Orient, qui assure une présence en Irak de longue date. "Neuf ans après l’invasion de Daesh, les chrétiens d’Irak sont menacés par des jeux politiques internes", regrette l’association. "Le combat du cardinal Sako est pourtant depuis longtemps un combat au service de toutes les composantes de la société irakienne : les sunnites, chiites, yezidis, et chrétiens. Durant ces dernières années, en particulier après la reprise et la libération de la ville de Mossoul, il a su tenir des paroles de paix et inviter l’Irak à offrir une citoyenneté égale à tous." "Que le Seigneur soutienne votre communauté éprouvée depuis tant d’années et qu’il bénisse votre engagement au service de l’unité", a de son côté réagi l’archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay dont le diocèse est associé avec celui de Mossoul.